• Le but initial et principal de mon blog était de lutter contre l'extraction « off-shore » d'hydrocarbures en Méditerranée. Or le pétrole s'y trouve déjà largement sous une autre forme.

    Une récente étude sérieuse qui nous vient d'Italie (publiée dans « Nature ») vient de faire un point sur ce sujet. Elle s'intitule « la soupe plastique méditerranéenne, polymères synthétiques dans l'eau de surface de la Méditerranée » . Une centaine de pages en anglais, si cela vous tente  :http://www.nature.com/articles/srep37551

     

     Plastique:

    (photo : Vieux Port de Marseille, Achim Gertz)

     

    Quelques chiffres pour planter le décor : la production mondiale de plastique atteint 300 millions de tonnes en 2015 et pourrait quadrupler d'ici 2050. 40 % de cette production sont destinés aux produits à usage unique, jetable ou à recycler. 20 % de la production mondiale de pétrole sert à fabriquer de la matière plastique. 92 % des particules de  plastique qu'on trouve en mer ont une taille inférieure à 5mm.

    Dans l'étude sus-mentionnée les chercheurs tirent la sonnette d'alarme et je pense qu'il est grand temps de mobiliser.

    Dans un premier temps l'étude analyse ce qu'on trouve en 'diversité plastique' dans la belle bleue pour ensuite étudier sa répartition géographique. (en méditerranée occidentale)

    1. Qu'est ce qu'on y trouve ? Inutile de traduire : « Low-density polymers such as polyethylene and polypropylene were the most abundant compounds, followed by polyamides, plastic-based paints, polyvinyl chloride, polystyrene and polyvinyl alcohol. Less frequent polymers included polyethylene terephthalate, polyisoprene, poly(vinyl stearate), ethylene-vinyl acetate, polyepoxide, paraffin wax and polycaprolactone, a biodegradable polyester reported for the first time floating in off-shore waters. » Belle diversité donc, à peu près tout ce que notre civilisation produit avec les hydrocarbures.

    2. En quelle quantité ? Le journal « Corse Net Info » résume : « Les valeurs relevées dans le mare nostrum, tout près de nos côtes, sont même supérieures à celles des très polluées « îles en plastique » du Pacifique, une superficie d'environ un million de kilomètres carrés où les courants océaniques accumulent les déchets. Dans l‘Océan la densité de fragments de plastique est 335 mille par kilomètre carré. En Méditerranée, les fragments des déchets dépassent le chiffre de 1,25 million par km carré. »

    3. La répartition de ces microparticules est très inégale en Méditerranée. Vents et courants ont été étudiés et donnent cette carte avec des records entre les côtes Corses et Italiennes ou on trouve jusqu'à 10 kg de plastique par km2.

          Plastique: en Méditerranée la soupe est épaisse …. et si on interdisait les bouteilles ?

     

    Se posent deux questions : quelles conséquences/impacts ? et que pouvons nous faire ?

     

     

     

    Les impacts commencent à se préciser : Les macro-déchets plastiques agissent sur les animaux marins (poissons, cétacés, tortues, oiseaux) directement par étouffement ou obstruction de l'appareil digestif . De la taille du plancton, les micro-déchets sont par contre largement présents dans la chaîne alimentaire, dans les poissons y compris les poissons de grand fond. Par bioaccumulation et bioamplification leur concentration augmente au fur et à mesure qu'on remonte la chaîne alimentaire. Les effets sur la santé des organismes marins et in fine également sur le consommateur humain ne sont pour l'instant que peu étudiés. La vrai toxicité du microplastique pourrait venir davantage des additifs utilisés dans la fabrication de celui ci que du morceau même : phtalates, bisphénols, retardateurs de flamme, PCB ….. sont des perturbateurs endocriniens qui agissent sur l'équilibre hormonal, altèrent la croissance et ont des effets sur la reproduction.

    Pour en savoir plus (article avec de nombreux liens) https://myboocompany.fr/plastique-consequences-de-la-pollution-sur-la-biodiversite/

    Alors, que faire ? L'élimination du plastique présent durera des dizaines, voire des centaines d'années. Il s'agit maintenant d'en 'rajouter' le moins possible. C'est la qu'on trouve le triptyque habituel : information, sensibilisation, répression. Les pays signataires de la convention de Barcelone, le parlement européen et même le G7 appellent à une « prise de conscience » et à  l’élaboration de plans de prévention des déchets littoraux et marins ….. mais on ne voit rien venir. Il est plus que temps de passer aux actes. La France vient d'interdire la fabrication et l'utilisation des sacs en plastique à usage unique. Bien que largement contournée et adoucie par un intense lobbying (les sacs de caisse d'une épaisseur supérieure à 50 microns restent autorisés, considérés comme 'réutilisables') cette loi est un pas dans la bonne direction qui devrait s’étendre le plus vite possible à d'autres pays du pourtour méditerranéen.

    Je vous propose aujourd'hui d'aller plus loin et d'envisager l'interdiction des bouteilles 'jetables' (= souvent jetées, bien que recyclables). Ceci est déjà le cas dans certaines villes et la plupart des parc nationaux américains , partiellement à San Francisco, bientôt à Montréal, ainsi que plus proche de nous dans le parc des « cinq terres » en Italie. On n'y  entre qu'avec des gourdes …. Bien évidement, une branche non négligeable de notre industrie pétrolière et d'eau minérale vit de cette bouteille molle, mais elle fait tellement de dégâts qu'il faut trouver un moyen d'y mettre fin.

    Le taux de recyclage des bouteilles en plastique stagne en France et plafonne à 50 % (70% pour le verre) ce qui veut dire que 50 % finissent en décharge, dans un incinérateur ou … dans la nature. La consignation pourrait améliorer ce taux mais ne réglerait pas tout. Bien que radicale, un abandon rapide de la bouteille en plastique en faveur de celle en verre semble être la seule solution pour débarrasser nos ports et plages et donc nos mers de ce fléau. Irréaliste, utopique, trop d'emplois en jeu ? Possible, mais depuis que nous avons obtenu un moratoire sur le forages off-shore en méditerranée française je pense qu'on doit continuer à rêver …;-)

    En attendant, et pour rester plus 'raisonnable', instaurons par exemple un module de 'sensibilisation' de quelques heures dans le milieu  scolaire . Les enfants sont l'avenir de la planète ! Une activité périscolaire de ramassage de déchets sur nos plages serait une activité utile dans les écoles des communes littorales. Rien de tel pour sensibiliser la jeunesse. L'encadrement pourrait se faire par des bénévoles de la fondation Surfrider par exemple, qui organise déjà des opération de ce type.Sur le plan administratif je verrais bien des adjoints aux maires de ces mêmes communes, spécialement dédiés à la propreté du littoral . Un petit peu de répression quand même : à quand des 'brigades environnementales' dans les polices municipales ?

    Bref, il faut faire vite, autrement la soupe de plastique deviendra rapidement trop épaisse. Vos commentaires ou idées sont les bienvenus.

    Verre, plastique, taux de recyclage  …. http://www.consoglobe.com/verre-plastique-recycle-ecologique-cg

     


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  • oil-platform-484859_1920

    Crédit photo: Pixabay

    L’article du MONDE (Ségolène Royal ne veut plus de recherches d’hydrocarbures en Méditerranée) en date du 9 avril 2016 nous a mis la puce à l’oreille.

    En dehors du fameux « permis Rhône Maritime » que nous avons combattu (avec succès …?) depuis 2011, il existerait un « permis Rhône-Est Maritime » en possession de la compagnie Panoceanic Energy Limited.
    Nous avons essayé de le trouver et ne tombons sur rien – ou presque.

    Mais la journaliste du MONDE, Madame Martine Valo nous a confirmé ses écrits en indiquant seulement une « information ministérielle ». Dont acte, c’est le secret des sources.
    Normalement toute demande de permis d’exploration d’hydrocarbures est publié par le ministère de l’Energie et doit apparaître sur les cartes et dans les bulletins du BEPH (bureau exploration- production des hydrocarbures) C’est une obligation légale.

    Or il ne s’y trouve pas. Bizarre, vous avez dit bizarre ?

     
    Nous nous interrogeons donc sur ce permis fantôme.

    Nos seuls éléments factuels sont les suivants :
    – La compagnie Panocéanic Energy Limited existe bel et bien et elle est spécialisé dans les campagnes sismiques sous-marines ! Elle est détenu par la compagnie britannique Petrolium Geo Services UK limited.
    – Sur les sites d’analyses financières des sociétés à actions on y trouve la mention suivante :
    « activity : exploration licences for areas offshore of Portugal and France »

    A minima il existe ou a existé donc une demande de permis, voire une attribution totalement occultée.

    Nous constatons avec étonnement que le BEPH n’a pas publié de bulletins mensuels depuis décembre 2015 , ni mis a jour les cartes des permis depuis juillet 2015, sans qu’on puisse affirmer qu’il ait un lien avec ce permis

    Malgré l’annonce de Ségolène Royal d’un moratoire sur les forages en Méditerranée nous restons extrêmement vigilants , voire méfiants. Pour balayer nos inquiétudes nous demandons au Ministère de nous expliquer le retard de publication des bulletins du BEPH et de nous donner des informations transparentes concernant ce « permis Rhône-Est Maritime » demandé ou en possession de la compagnie PEL.
    Panoceanic Energy Limited – Company Information – Endole

    Objectif Transition vous tiendra informés de la réponse du Ministère.

    Achim Gertz pour Objectif Transition


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  • Objectif Transition   se félicite de l’annonce d’un moratoire sur les forages pétroliers en Méditerranée française, faite par Ségolène Royal le 8 avril 2016  ;   annonce faite dans le cadre de la conférence nationale de l’océan et une des 15 mesures intéressantes  du « plan d’action mer-océan »

    Depuis 5 ans nous ne cessions de réclamer ce moratoire, encore tout récemment dans un article du 26 mars 2016.

    Ne soyons néanmoins pas dupes : cette annonce n’a pas de caractère juridique ou législatif  et pourra être révoquée à tout moment. De plus, elle ne demande pas un effort énorme puisque  la France n’a actuellement aucun projet de forage en cours.

    Même si elle risque de ne rester qu’un vœu pieux, la demande de Madame la Ministre d’étendre ce moratoire à l’ensemble de la Méditerranée dans le cadre de la convention de Barcelone est une initiative louable et  utile, car elle participe à une prise de conscience de l’importance de la préservation de la biodiversité méditerranéenne et pourra accessoirement être utilement employé par nos amis espagnols et italiens  (permis de recherche « Zone E ») qui se battent contre les projets de forages en cours dans leurs pays.

    Si Objectif Transition se réjouit de l’annonce concernant  la Méditerranée, le collectif reste vigilant et inquiet quant aux différents permis accordés…………..Parentis maritime sud dans le golfe de Gascogne, des permis de recherche sur les côtes de la Guyane, et Juan de Nova dans le canal du Mozambique.

    Objectif Transition souhaite que cette annonce ne reste pas qu’un Royal coup de « com »

     

    Contact: Achim Gertz  06 69 72 11 06


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  • Soyons réalistes ….

    Avec le prix d’un baril de pétrole autour de 30 dollars, aucun forage offshore profond n’est rentable, ni dans la Méditerranée, ni dans aucun océan. Dans ce contexte la réunion à Pau du 5 au 7 avril 2016 , intitulée MCEDD (Marine, Construction & Engineering (MCE) Deepwater Development )  , qui rassemble la fine fleur des compagnies pétrolières sévissant dans l’offshore est un événement de désespoir et de désespérés.

    Quelle provocation et quel cynisme de mettre à l’ordre du jour principal la diminution du coût des techniques de forage !

    « Objectif Transition » soutient par conséquent toutes les manifestations non-violentes tendant à attirer l’attention sur cette mascarade.

    La phrase ci-dessous ne vient  non pas d’une poignée d’écologistes radicaux et rêveurs, mais du très sérieux rapport du WWF sur l’état de la Méditerranée 

     » La mer Méditerranée est un hotspot de la biodiversité d’importance mondiale et une mer extrêmement vulnérable en raison de sa nature semi-fermée. En conséquence, le WWF considère que la mer Méditerranée ainsi que les engagements européens en matière de protection de la nature ou de l’atteinte du ‘bon état écologique’ ne sont pas compatibles avec l’exploration et l’exploitation des hydrocarbures et demande de stopper en Méditerranée tout nouveau développement de ce secteur. »

    Deuxième argument de choix que nous ferions bien de ne pas ignorer :

    « Selon l’Agence Internationale de l’Energie (AIE), plus des deux tiers de toutes les réserves de combustibles fossiles doivent être laissés sous terre pour avoir une modeste chance sur deux de maintenir l’augmentation de température en dessous de deux  degrés »

    Soyons fous ….

    Alors soyons fous et réclamons l’arrêt de tous ces  projets de forages qui se multiplient ces derniers mois en Méditerranée occidentale. (notamment autour de l’ Italie et de l’ Espagne) .

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    Crédit photo: WWF

    La France   n’a actuellement plus de permis en cours , suite à l’annulation du permis dit ‘Rhône Maritime’, mais elle a bien crée sa ZEE (zone économique exclusive – 200 miles des côtes) dans ce but inavouable.  L’Italie et l’Espagne se donnent par contre  à cœur joie en tapissant les cartes marines de zones de prospection.

    Pour mémoire le volet « offshore » de la convention de Barcelone (1994) n’est toujours pas ratifié par tous les pays riverains de la Méditerranée, dont la France.

    Alors soyons fous et proposons autre chose !  Dans l’offshore profond nous avons tout à perdre et rien à gagner. Ce serait par contre ‘gagnant-gagnant’ de trouver une alternative qui à la fois protégerait  la Méditerranée et fabriquerait de l’énergie non-carbonée.

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    Crédit photo: Arnaud Abadie

    Rêvons un peu et proposons la transformation de toutes les ZEE en AMP (Aires Marines Protégées) et en réservant leurs parties les plus proches du littoral en espaces pour l’éolien flottant.

     

    Les AMP sont très efficaces pour la préservation de la faune et de la flore, ils permettent en outre la régénération du stock de poissons, mais reliées entre elles comme par des couloirs, leur efficacité est encore multipliée.

    L’éolien flottant  est une technologie naissante prometteuse particulièrement adaptée à la Méditerranée. 

    Lier ces deux projets à l’emplacement des ZEE et zones de forages attribuées créerait à la fois de l’emploi, protégerait notre Méditerranée et produirait de l’énergie non fossile.

    Soyons déterminés à convaincre nos élus qu’il y a des alternatives aux plate-formes pétrolières …

    Achim Gertz pour Objectif Transition


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  •  

    Alerte Zone « E »

    Crédit photo : Ideum – ideas + media

    ishot-43

     

    Les risques potentiels, pollutions et nuisances dus aux forages off-shores d’hydrocarbures ne connaissent pas les frontières.

    A peine nous avons pu, dans la douleur et avec quantité d’énergies militantes, ‘régler’ la question du fameux permis d’exploration d’hydrocarbures en mer au large de Marseille et Toulon, dit permis « Rhône Maritime », qu’on nous alerte à propos d’un nouveau permis, à peine plus au sud que celui-ci.

    Des amis militants de Sardaigne nous ont en effet adressé les documents qui attestent de nouveaux projets de forages dans les eaux italiennes – à quelques encablures à l’ouest de la Sardaigne et de la Corse.

     

    En filigrane de cette « zone E » , on voit ressurgir l’accord du 21 mars mars 2015 (dit accord de Caen) entre la France et l’Italie sur la délimitation des zones maritimes, qui pourrait laisser penser à une négociation voire un échange de territoire maritime.
    France-front-mar_carte-RCO

     

    La zone de prospection, dite « Zone E », est voisine directe des ZEE (zones économiques exclusives) françaises et espagnoles et couvre 20 200 km2. 

    La « zone E » est limitrophe du sanctuaire Pélagos et la distance avec la Corse est d’environ 400 km, autrement dit rien en cas de pollution.

    sanctuaire_pelagos

    Carte Parc national de Port Cros

    Le périmètre de la  zone étant délimitée, il semble que l’attribution à la compagnie pétrolière norvégienne TGS Nopec soit imminente.   

    Il s’en suivrait, comme d’habitude, une longue phase d’exploration avec notamment l’utilisation d’ondes sismiques, reconnues pour être particulièrement nuisibles à la faune  marine. 

    Ainsi, le prix bas du baril de pétrole qui rend de facto le forage off-shore non rentable, ne constitue donc pas un frein aux appétits des compagnies pétrolières et gouvernements. Ils savent que la situation actuelle ne perdurera pas, ils anticipent la hausse des prix et prennent leur marques au nom de l’éternelle « indépendance » énergétique. Peu importe les impacts des énergies fossiles sur le climat et  peu importe les risques pour la biodiversité marine en Méditerranée.

    Objectif Transition appelle de nouveau tous les acteurs à une mobilisation d’envergure. Nous pensons évidement à Greenpeace, mais aussi à Sea-Shepard et aux élus des zones côtières. 

    Nous vous invitons à consulter le dossier  MedTrends project du WWF consacré à la Méditerranée

    Les acteurs de la pêche et du tourisme devrons de nouveau s’organiser pour s’opposer à ces projet.

    Au delà de la « Zone E »  nous voyons actuellement se multiplier les zones « réservées » à l’exploitation future des hydrocarbures sous-marins en Méditerranée

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    Carte MedTrends project (WWF)

     

     

     

    A quelques jours d’un référendum ( 17 avril 2016 ) en Italie visant à assouplir les règles de forage, Objectif Transition apporte son soutien aux associations qui se battent contre ce projet.


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  • Je tenais à publier ici un dernier point de vue, celui de l'association "Colineo-Assenemence', pour l'avoir trouvé particulièrement clair, précis, percutant, mais relativement court. Il s'agit du texte de la contribution de l'association à l'enquête publique qui se termine aujourd'hui même.

     

    Avis de l’association Colinéo émis à l’occasion de l’Enquête Publique unique relative à la modification des conditions d’exploiter l’usine d’alumine de Gardanne (ALTEO GARDANNE) et à la demande de renouvellement de la concession d’occupation du Domaine Public Maritime (ALUMINIUM PECHINEY)

     

    Du 17 août 2015 au 25 septembre 2015

    Préambule

    Depuis plus de 100 ans, l’usine de Gardanne produit de l’alumine à partir du minerai de Bauxite engendrant jusqu’en 1966, des pollutions et nuisances terrestres à proximité du site notamment. A partir de cette date, les autorités ont permis aux industriels de transférer une partie de cette pollution vers des zones « moins visibles », dans la mer, au large de Cassis.

    Ainsi, depuis bientôt 50 ans, ce sont plus de 300 millions de tonnes de déchets toxiques (résidus de Bauxite, métaux lourds, effluents liquides souillés…) qui ont été déversés et se sont déposés dans le canyon de la Cassidaigne. Ces déchets industriels produisent différents impacts environnementaux notables dont les effets se ressentiront encore dans plusieurs siècles sur un milieu exceptionnel en termes de Biodiversité, raison pour laquelle la Charte du Parc National des Calanques décrit les fonds du canyon sous-marin de la Cassidaigne comme milieu de très haute valeur patrimoniale.

     

    A la faveur de la ratification par la France en 1978 de la convention pour la protection de la mer Méditerranée contre la pollution (dite Convention de Barcelone), l’industriel s’était engagé à réduire les quantités de résidus solides rejetés dans la mer et à respecter les normes inscrites dans ladite Convention, notamment en ce qui concerne les résidus liquides.

    En application de l’arrêté préfectoral du 1er juillet 1996, les rejets solides ou « boues rouges » en mer seront arrêtés au 31 décembre 2015. Mais aujourd’hui, l’industriel demande une nouvelle dérogation ; à l’arrêté ministériel du 2 février 1998, pour poursuivre les déversements d’effluents liquides et en outre, dépasser très fortement les normes environnementales en vigueur concernant 6 paramètres : pH, DCO, DBO5, Arsenic, Fer et Aluminium (voir tableau de dépassement des normes ci-dessous).

     

    Paramètre

    Concentration future des rejets (mg/l)

    Valeur limite d’émission (VLE) (mg/l)

    Arrêté ministériel du 02/02/1998 

    pH

    12,4

    9

    Aluminium

    1226

    5

    Arsenic

    1,7

    0,05

    Fer

    13

    5

    DCO

    800

    125

    DBO3

    80

    30

     

    La présente enquête publique vise donc à prolonger un « permis de polluer » alors même que nous ne connaissons pas les conséquences réelles des dépôts actuels sur la faune, la flore, la santé, l’économie locale… Comment et en quelles quantités se diffusent ces polluants ? Que se passera-t-il en cas d’évènement naturel (séisme, phénomène climatique exceptionnel ou récurent tels les upwellings) ? C’est tout un ensemble de questions qui restent sans réponse en l’absence d’études approfondies.

    Les effluents liquides

    Les dépôts polluants issus de l’usine de Gardanne, qu’ils soient solides ou liquides, ont trop longtemps été tolérés dans le canyon de la Cassidaigne. L’arrêt total des rejets solides ou boues rouges marque une première étape pour la protection de la Méditerranée contre les pollutions mais reste insuffisant. Cet arrêt total doit concerner également les effluents liquides pollués.

     

    Nous ne connaissons pas encore les conséquences des dépôts, de leur diffusion et de leur propagation dans la mer et les organismes vivants qu’elle abrite.

    L’Autorité Environnementale indique dans son avis du 01/08/2015 que les modèles de courantologie utilisés pour modéliser la zone d’influence des rejets dans l’étude d’impact ne sont pas complets. En effet, ils n’intègrent pas certains facteurs saisonniers de dispersion tels les « upwellings » estivaux, pourtant jugés « très importants pour le devenir des effluents rejetés » dans l’étude d’impact soumise à enquête publique. Nous rejoignons donc l’avis de l’Autorité Environnementale quand elle précise que des études complémentaires à d’autres saisons auraient dû être effectuées pour disposer d’un modèle de dispersion fiable ou robuste.

    L’expertise demandée par la Ministre de l’Écologie, Ségolène ROYAL, à l’IFREMER, spécialiste des milieux marins en France, a été rendue le 26 janvier 2015 mais n’a porté que sur les effets d’une contamination au Mercure et à l’Arsenic pour lesquels il conclut ne pas disposer de suffisamment de données dans le milieu marin et préconise de réaliser un panel d’inventaires et de suivis sur ces métaux mais aussi sur d’autres « métaux et composés de bauxite, susceptibles de poser problème ».

    La tierce expertise demandée au BRGM quant aux différentes solutions technologiques de traitement des boues rouges et effluents liquides indique que toutes les alternatives de traitement n’ont pas été développées par ALTEO (ex : solutions combinées) et demanderaient à être approfondies et complétées par l’étude des impacts de ces rejets en milieu marin, ce qui n’a pas été demandé au BRGM : « Il est important de rappeler qu’il n’est pas demandé au BRGM de se prononcer sur l’impact des rejets en mer » (p.11, Tierce expertise BRGM, Décembre 2014).

     

    La méconnaissance des conséquences des dépôts actuels et des futurs rejets sur le milieu marin, y compris chez les experts scientifiques, aurait dû conduire les pouvoirs publics à faire valoir le « Principe de précaution » (Sommet de Rio, Traité de Maastricht en 1992) depuis plus de vingt ans ou au moins dix ans à la faveur de l’adoption de l’article 5 de la Charte de l’Environnement (Loi constitutionnelle n° 2005-205 du 1er mars 2005).

    Pour mémoire, l’article 5 de la Charte de l’Environnement est ainsi rédigé : « Lorsque la réalisation d'un dommage, bien qu'incertaine en l'état des connaissances scientifiques, pourrait affecter de manière grave et irréversible l'environnement, les autorités publiques veillent, par application du principe de précaution et dans leurs domaines d'attributions, à la mise en œuvre de procédures d'évaluation des risques et à l'adoption de mesures provisoires et proportionnées afin de parer à la réalisation du dommage. » 

     

    Ainsi, l’arrêt immédiat des dérogations « à polluer » doit constituer une priorité pour la Méditerranée particulièrement dans un site classé Parc National des Calanques pour la richesse de sa biodiversité notamment marine. Une telle décision ne peut-être considérée comme brutale car la diminution progressive puis l’arrêt des rejets en mer devaient être anticipée depuis plusieurs dizaines d’années. Mais, le laxisme des pouvoirs publics, l’incertitude des effets des rejets sur l’écosystème et le chantage social aux pertes d’emplois ont permis à l’industriel de poursuivre ses émissions polluantes.

    Rappelons tout de même que sur un plan économique, la préservation de la richesse et de la qualité environnementale du Parc National des Calanques et de la Méditerranée en général, constitue un enjeu majeur pour l’attractivité et l’économie du territoire (pêche, tourisme, activités de loisirs, qualité de vie…). Tous ces emplois directs ou indirects « durables » doivent également être intégrés à l’équilibre socio-économique du territoire, au même titre que les emplois industriels.


     

    Les résidus solides et la décharge de Mange-Garri (Bouc-Bel-Air)

    L’arrêt du déversement des boues rouges dans le canyon de la Cassidaigne implique différentes transformations et aménagements du process industriel, tels qu’un transfert de ces résidus solides vers la décharge de Mange-Garri ou la valorisation de certains résidus en Bauxaline. Rappelons tout d’abord que contrairement à ce que laisse croire l’étude d’impact, ce « déchet commercial » n’est pas si inerte que ça : « Les mesures effectuées montrent que la radioactivité de la Bauxaline ® (concentration en uranium et thorium naturels) ne peut être négligée sur le plan de la radioprotection. Le niveau de rayonnement gamma sur cette décharge est en effet 4 à 8 fois supérieur à celui enregistré sur le terrain naturel local. » (CRIIRAD, 10 décembre 2014).

    De fait, l’évaluation des impacts relatifs à la modification des conditions d’exploiter l’usine d’alumine de Gardanne doit donc inclure l’ensemble des impacts associés à cette modification, y compris les conséquences et modifications envisagées suite à l’arrêt des rejets solides en mer voire des rejets liquides, ainsi que le prévoit la règlementation sur les études d’impact des projets (art. L122-1-II. du Code de l’Environnement).

     

    Restauration des milieux marins et terrestres

    La question des garanties financières pour la remise en état des sites mobilisés et/ou pollués par les industriels, tant en milieu terrestre que marin, n’est quasiment pas abordée. Nous ne pouvons approuver le rejet de nouvelles pollutions alors même que celles en place n’ont fait l’objet d’aucune étude de dépollution ou de remise en état, particulièrement en milieu marin benthique dont on sait que les dépôts actuels continueront à se diffuser pendant encore plusieurs centaines d’années, voire plus.

    L’étude de la réhabilitation des milieux impactés doit donc constituer une priorité, à minima pour stopper la dispersion/diffusion des dépôts actuels.

     

    Conclusion

    Ainsi, considérant que :

    -          Les experts scientifiques (IFREMER, BRGM) préconisent l’acquisition de données complémentaires (autres périodes, inventaires, suivis) pour palier au manque de connaissance ;

    -          En l’absence de ces données, le « Principe de Précaution » doit être appliqué ;

    -          Les industriels ont disposé de plusieurs dizaines d’années pour anticiper l’arrêt des déversements en milieu marin ;

    -          L’évaluation des impacts globaux de la mise en décharge supplémentaire des résidus solides et, plus généralement, de la gestion des déchets issus de la production d’alumine n’est pas présentée dans l’étude d’impact ;

    -          La restauration des milieux déjà impactés n’est quasiment pas abordée dans l’étude d’impact, notamment en milieu marin.

     

    Colinéo émet un AVIS DÉFAVORABLE À LA POURSUITE DES REJETS D’EFFLUENTS LIQUIDES EN MER et par voie de conséquence, un avis défavorable à la demande de renouvellement de la concession d’occupation du Domaine Public Maritime

    Pour le Conseil d’Administration : 

    Marseille, le 22 septembre 2015

    La Présidente,

    Signé

     

    Monique BERCET


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  • rejets d'Alteo : pour EELV c'est NONVeuillez trouver ci-dessous le communiqué des élus régionaux EELV PACA  qui accompagne sa contribution à l’enquête publique en cours. On peut dire que l'élaboration de leur position ne s'est pas faite sans hésitation. Je pense que la forte mobilisation des collectifs est pour beaucoup dans cette position ferme et claire, et je rajouterais 'tant mieux'. Le dernier mot sera pour le Préfet qui devrait avoir du mal à dire 'OUI' aux rejets, vu le nombre d'irrégularités et incohérences révélées et déposées par tous les opposants entre les mains du commissaire enquêteur.  Mais la décision sera probablement politique, qui, entre les ministère de l'environnement et celui de l'économie l'emportera ?
     
     
    Marseille, le 08 septembre 2015
     
    Les élus écologistes régionaux défavorables à la poursuite des rejets liquides en mer de l’entreprise ALTEO de Gardanne (13)
     
    Alors qu’une enquête publique est en cours jusqu’au 25 septembre 2015 pour statuer sur la demande de l’entreprise ALTEO Gardanne pour prolonger l’autorisation de rejeter en méditerranée ses effluents pour 30 ans, les élu-e-s écologistes au Conseil Régional ont déposé un avis défavorable auprès du commissaire enquêteur.
     
    Depuis 1966, l'entreprise bénéficie d’une dérogation à la législation environnementale l’autorisant à rejeter des résidus liquides et solides à 230 mètres de profondeur dans le canyon de Cassidaigne, en plein cœur du Parc National des Calanques. Cette dérogation est prévue de prendre fin au 31 décembre 2015, obligeant ALTEO à cesser à cette date tous types de rejets (solides et liquides) en Méditerranée.
    La société ALTEO prévoit bien de respecter l’arrêt en mer de ses rejets solides (boues rouges), grâce notamment à l’installation de filtres-presse, mais soutient qu’il n’existe à ce jour pas de solution économiquement viable à l’arrêt de ses rejets liquides.
     
    Les élu-e-s régionaux écologistes ont déposé, mardi 08 septembre 2015, en mairie de la Ciotat leur contribution à l’enquête publique après un échange avec les commissaires enquêteurs qui tenaient leur permanence dans cette commune du littoral.
     
    Il est à rappeler que depuis l’arrêté préfectoral du 1er juillet 1996, l’exploitant est pleinement informé que « la société devra cesser tout rejet en mer au 31 décembre 2015 ».
     
    « Ce long délai de 20 ans qui fixait la fin d’autorisation de rejets solides et liquides pour trouver une solution aux rejets en mer aurait dû permettre à l’industriel de faire évoluer ses méthodes de fabrication d’alumines pour respecter les normes s’appliquant à tous ses rejets dans l’environnement » écrivent les élu-e-s écologistes dans leur contribution à l’enquête publique.
     
    Et les élu-e-s de conclure : « L’entreprise ALTEO n’a pas à nous faire choisir entre « l’emploi » et « l’environnement » et (…) qu’ « à moins que l’entreprise ne prenne des engagements fermes et précis d’ici la fin de l’enquête publique sur un procédé de traitement de l’eau, ou sur toute autre solution alternative aux rejets en mer, qui nécessiteraient, l’un ou l’autre, un délai d’adaptation, nous vous demandons par conséquent de ne pas donner d’avis favorable dans vos conclusions à cette enquête publique. »
     
     
     
    Marc Sendra,
    coordinateur du groupe des élus régionaux EELV-Poc

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  • Dubrovnik, photo pixabayLorsqu'on est opposant aux forages gaziers/pétroliers au large de Marseille on s'intéresse forcement à ce qui se passe ailleurs en Méditerranée. Avec le collectif "Objectif Transition" nous avions  établi  l'ébauche d'une carte des forages offshore en Méditerranée. Les arguments  qui nous  ont amenées à nous opposer au permis "Rhône Maritime" sont valables également dans l’Adriatique:  mer fermée, grande biodiversité, tourisme, pêche ....  Or, la Croatie s’apprête à délivrer de nouveaux permis (voir l'article de l'AFP ci-dessous, paru dans "Libération" et "Marine et Océans" )  au grand dam des protecteurs de la belle bleue. Oui, la Croatie compte 20 % de chômeurs, mais son PIB se nourrit également à 20 % du tourisme. Cette fuite en avant sans consultation véritable des opposants ou des pays riverains est condamnable. Si le Monténégro et l'Albanie ont des projets qui vont dans la même direction , on se retrouvera avec une mer Adriatique remplie de plateformes de forages. Professionnels du tourisme et pêcheurs locaux sonnent l'alerte, mais qui les entendra ?

    Offshore en Méditerranée : La Croatie met le paquetLa vignette à gauche vous montre  le riche réseau des aires marines protégées en Adriatique

     

    Njivice (Croatie), 3 août 2015 (AFP) -

    La Croatie, qui traverse une longue crise économique, compte explorer ses réserves d'hydrocarbures dans la mer adriatique, malgré les inquiétudes exprimées par de nombreux Croates pour l'environnement et le tourisme, dont l'économie locale dépend largement.

    "C'est un projet très important pour la Croatie", affirme Barbara Doric, directrice de l'agence croate chargée des hydrocarbures (AZU).

    "Si nous commençons à exploiter des réserves supplémentaires qui, nous le supposons, existent dans l'Adriatique, cela permettra au pays de devenir énergétiquement indépendant et même de devenir un exportateur de gaz", assure-t-elle à l'AFP.

    La Croatie importe 40% de ses besoins en gaz et 80% de sa consommation de pétrole. Des blocs d'exploitation existent aussi à l'intérieur du pays.

    L'ambitieux projet a été affecté par le retrait mercredi d'un consortium composé par le groupe autrichien OMV et la compagnie américaine Marathon Oil, mais le gouvernement a annoncé la signature en septembre des premiers contrats avec d'autres compagnies et le lancement d'un autre appel d'offres.

    Le consortium austro-américain, qui avait obtenu les licences pour l'exploration de sept blocs, a déploré des mauvaises conditions économiques.

    Deux permis ont été accordés à la compagnie locale INA, détenue par le gouvernement croate et le géant Hongrois MOL, et une à un consortium constitué par les compagnies italiennes ENI et MEDOILGAS.

    Le gouvernement estime à un milliard d'euros les bénéfices annuels que cette exploitation pourrait lui rapporter. S'y ajouteraient les retombées sur les industries subsidiaires et la création d'emplois dans ce pays où le chômage touche environ 20% de la population active.

    "Les calculs montrent que l'impact potentiel pourrait être de quelque 3 à 4% du PIB", assure Mme Doric.

    Mais le projet rencontre une forte opposition de la part des organisations locales et internationales de défense de l'environnement et du secteur touristique, qui contribue à hauteur de 20% au PIB croate.

    Les opposants aux forages affirment que les risques sont beaucoup plus importants que d'éventuels bénéfices à long terme. Selon eux, cette exploration des eaux peu profondes va sérieusement affecter la vie marine.

    - "La roulette russe" -

    "Il est impossible de mettre en oeuvre ce projet sans provoquer des dégâts sérieux sur l'environnement et l'économie locale, qui repose sur le tourisme et l'industrie de la pêche", met en garde Vjeran Pirsic, qui dirige l'ONG locale Eko Kvarner.

    "Nous sommes en train de jouer à la roulette russe", regrette-t-il, en rappelant que les recettes estimées des explorations ne représenteraient pas plus d'un cinquième de celles générées par le tourisme.

    L'apparition de nouvelles plateformes à l'horizon va aussi, selon des ONG, décourager des touristes, notamment ceux qui prennent le large à bord de voiliers pour naviguer au milieu des centaines d'îles parsemant les eaux croates.

    "Il n'y a pas de place pour la panique parce qu'il s'agit d'un processus très contrôlé", rétorque Mme Doric, en affirmant que l'exploration se fera dans le respect des normes "les plus élevées".

    La Croatie, pays de 4,2 millions d'habitants qui a adhéré en 2013 à l'Union européenne, accueille chaque année quasiment trois fois plus de touristes.

    Le gouvernement rappelle par ailleurs que l'exploitation est en cours depuis plusieurs décennies déjà dans les eaux territoriales italiennes de l'Adriatique. Côté croate, l'exploitation des réserves de gaz avait aussi commencé dans les années 1970, au large de la péninsule d'Istrie (nord), où il y a actuellement une vingtaine de plateformes.

    Selon les sondages, près de 52% des Croates sont opposés au projet.

    "Les risques ne seront pas plus grands par rapport à ceux d'aujourd'hui, vu que des plateformes existent déjà. Mais le pays va certainement s'assurer une nouvelle source de revenus", estime pourtant Nenad, 53 ans, propriétaire d'un voilier.

    Nedjeljko Lesica, un pêcheur de Njivice, sur l'île de Krk (nord), s'oppose fermement au projet.

    "Regardez cette beauté", dit cet homme de 67 ans, en montrant une mer parfaitement limpide dans la petite baie.

    "Ce projet est mauvais pour tout le monde. Tout sera en danger, la pêche et le tourisme principalement, alors que nous vivons de ça. Si un désastre se produit, on ne s'en remettra jamais", met-il en garde.


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  • Dans mon post précédent je publiais la position de Pierre Aplincourt (FNE et administrateur du Parc des Calanques) concernant la poursuite des rejets d'Alteo. Veuillez trouver ci-dessous la position très différente de Claude Calvet, (habitant de Bouc-Bel-Air , militant de longue date  et expert de la question ....)  plus tranchée et moins 'arrangeante' .

    "Je voudrais réagir à la communication de Pierre Aplincourt de FNE.

    En préambule je voudrais affirmer qu’il n’y a aucun intérêt à entretenir une ambiguïté quelconque au sujet de la qualité des effluents liquides, qui par la magie des mots de l’argent et de la politique, continueront probablement à être déversés après 2016. Cela dit, je trouve la description de ces effluents un peu édulcorée , il y a dans ces effluents toute une palette de métaux lourds en solution en plus de l’aluminium et de l’arsenic. Il y aura aussi des particules fines en suspension qui sont très perturbantes pour la faune et la flore, et  une radioactivité bien supérieure à la radioactivité de la bauxite : 1 - par concentration lors du process industriel (X par 2à 4) 2 - par  relargage au lavage,  des tartres et résidus d’autoclaves (x par 4)   Le problème des boues à Bouc-Bel-Air et des effluents liquides à Cassis sont indissociables, et devraient être traités en tant que tels.   Le plus grave dans la communication de Pierre Aplimcourt, est la manière expéditive de traiter le stockage archaïque de la matière sèche extraite des boues rouges à Bouc-Bel-Air lieu-dit Mange-Garri, entre trois zones urbanisées, Gardanne, Bouc-Bel-Air et Lyunes-Aix-en-Pce.  C’est un vallon comblé à l’ancienne depuis plus d’un siècle, sans aucun aménagement d’étanchéité. Il y a plusieurs millions de tonnes de déchets sur 47 mètres  au plus profond du talweg. La plus grande nappe d’eau du bassin de l’Arc ( 750 km2, de 75 à 150 millions de m3 d’eau suivant la saison, les eaux de la nappe se déplacent vers le Nord-Ouest) affleure à 70 cm (oui, des centimètres) sous cette décharge au point le plus bas du dépôt et au pied de la digue de rétention des eaux de ruissellement. C’est la grande réserve d’eau de la région pour les années futures et pour pallier à de graves problèmes d’approvisionnement ( Verdon et Durance irradiés par Cadarache).   Ces boues rouges pressées sont radioactives, par concentration en process industriel, de la radioactivité naturelle. Elles  sont éminemment chargées en métaux lourds. Il y a deux problèmes majeurs. 1- L’air une fois sèches ces boues  très fines et très pulvérulentes  offrent aux quatre vents et sur un plateau ( 250 à 275 m d’altitude ) plusieurs dizaines hectares de prise aux vent pour des particules très fines ( moyenne 3,6 microns) qui bien sûr ne sont “quantifiées “ sur plaquettes  qu’à partir de 10 microns. Vous avez tous vu des images de ce scandale. 2-L’eau   Une fois  pressées, séchées, terrassées ou décantées pour les arrivées directes de boues ( problème de conduite à la mer), ces déchets sont exposés aux pluies. Nous avons deux phénomènes: - le ruissellement qui est capté dans un bassin qui fonctionne par évaporation, infiltration et si besoin cause pluviométrie abondante, pompage vers l’usine et la mer. - La percolation des eaux de pluie et de décantation  considérée comme quasiment inoffensive par les autorités mais depuis longtemps dénoncée par des résurgences aux yeux du voisinage, a fini par faire scandale en février 2015 par la déclaration Préfectorale d’une résurgence polluée qui interdit à ce jour par décret  d’utiliser l’eau de la nappe. Il est toujours impossible de se procurer les résultats définitifs de l’étude exigée par les autorités !!! - Tout cela à proximité immédiate de la Luynes qui se jette dans l’étang de Berre   A ces boues décantées et maintenant pressées pour augmenter la capacité du site, il faut ajouter, pour 20 000T/an ( autorisation préfectorale d’exploiter) les déchets de l’usine qui sont pour les autorisés : des alumines déclassées, des résidus de process, tartres, boues d’autoclaves, sable TBS. Il y a encore 3 ans, avant que l’on montre les dents, ces déchets de process  étaient exposés comme les boues sèches aux quatre vents, ils ont été maintenant cachés par une couche de Bauxaline. La Bauxaline est le nom commercial mais  surtout la supercherie qui consiste à faire croire que l’on a trouvé des débouchés pour ces déchets soi-disant inertes, mais qui polluent la nappe phréatique et  dont personne ne veut (cause radioactivité) même livrés gratuitement  sur chantier  ( mise à part en couverture de décharges proches de déchets ménagers  que  doit elle-même être recouverte de matériaux inertes). J’ajouterai que les sommes cantonnées pour gérer le site des boues après fermeture de l’usine, ne le sont que pour 15 ans. Ensuite ce sera à la charge du contribuable pour l’éternité.   Il est urgent de reconsidérer totalement  les conditions de stockage des boues pressées à Bouc-Bel-Air !   Ce bricolage d’ALTEO pour poursuivre à moindre coût (subventionné) l’exploitation d’une usine techniquement et géographiquement inadaptée, est loin de pérenniser la fabrication d’alumine en France. C’est même le contraire! L’obsolescence de l’outil et la perfusion en dernier recours d’un montage financier à court terme devraient faire réfléchir. Pour faire de l’alumine compétitive proprement, il faut être proche de l’énergie, de l’eau, d’espaces de lagunage, de l’arrivée du minerai et utiliser les dernières technologies les moins productrices de déchets (Procédé Orbite).    Le chantage à la délocalisation qui se ferait dans des condition détestables n’est pas recevable, puisqu’ALTEO se comporte à Cassis et à Bouc-Bel-Air comme n’importe quelle multinationale qui “s’achèterait” une implantation à bas coût  dans une république bananière... comme la nôtre.   Le chantage à l’emploi  fait que les chiffres deviennent déraisonnables. 700/900/1000/1100 +les emplois induits la sardine qui ddébouchera la conduite d’ALTEO ne cesse de grossir ! En réalité, dans le dossier de l’enquête publique annulée en avril 2015, ALTEO affichait 386 emplois sur le site, et avant  la polémique sur les rejets post 2015, ALTEO affichait 250 emplois induits. Le Maire de Gardanne donnait 80 familles d’ALTEO dans sa ville, ce qui ne serait pas insurmontable matériellement s’il fallait trouver un autre site dans les Bouches-du-Rhône. Le chiffre  de 700 emplois directs qu’ALTEO laisse accroire est en réalité le nombre d’emplois (708) sur les 4 usines ALTEO de France et d’Allemagne Curieusement, à part le Collectif Littoral personne ne compte les pertes d’emplois de la pêche côtière professionnelle (de 600 à 900 source Prudhommies) depuis la stérilisation des fonds marins      Désolé pour la longueur et la forme expéditive de mes propos, A votre disposition pour infos ou documents. Cordialement Claude Calvet A diffuser aussi largement que le plaidoyer pour un arrangement ... "

     

    Ci-dessous la nouvelle réponse de Pierre Aplincourt à ce texte de Claude Calvet. Sur ce,  j'arreterai cette transcription des echanges, il serait intéressant de débattre de vive voix sur ce sujet complexe.

     

    Bonjour , 
     
    Suite au courriel de Claude Calvet  je souhaite revenir sur quatre points : 
     
      1/ Je pense que nous nous rejoignons sur l'idée de faire pression sur les autorités et sur l'industriel  pour réduire au maximum  l'impact du rejet liquide   sur le milieu marin   en baie de Cassis .
     
      2/ Je partage complètement l'avis indiquant que :"Les problèmes du stockage des  boues déshydratées  à Bouc -Bel -Air et des effluents liquides à Cassis sont indissociables" .
     
      3/ Je confirme que le stockage à sec des boues rouges déshydratées me semble être la meilleur solution sous réserve que des  actions soient engagées  pour éviter tout impact sur le milieu naturel  et pour réduire les nuisances .
     
       4/ Pour le site de Mange -garri , au nom si évocateur,   qui reçoit des déchets depuis un siècle ,nous devons continuer à  nous mobiliser pour obtenir qu'une procédure de type sites et sols pollués soit engagée par l'Etat. Procédure dans laquelle ALTEO devra prendre sa part .
    Je complète ma note de commentaires avec ces éléments concernant le site de Mange-garri 
     
    Pour les autres points abordés dans le courriel en réponse à ma note de commentaires , il est normal que chacun s'exprime avec ses ressentis , pour ce qui me concerne j'ai exprimé les miens .
     
    Par ailleurs  , j'attire l' attention  sur le fait que  ces avis et commentaires sont donnés à titre personnel .
     
    Bien cordialement 
    Pierre Aplincourt 
    Administrateur du PN des Calanques  

     


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  • la canalisation qui va de Gardanne à Cassis, ici dans la foret de GréasquePierre Aplincourt est un des administrateurs du Parc National des Calanques. Avec d'autres il a voté contre l'autorisation de la poursuite des rejets de l'usine d'alumine de Gardanne dans les conditions proposées par l'exploitant. A l'heure ou une nouvelle enquête publique est en cours, il est intéressant de lire son avis à ce sujet,  même si on n'est pas obligé d’être d'accord à 100% avec lui . M. Aplincourt nous livre ici un point de vue assez mesuré et critique par ailleurs certaines formes d'opposition trop systématiques.    Merci à lui de nous avoir autorisé de publier son texte .

     

     

     

    Mes avis et commentaires sur le rejet de l’usine d’alumine de Gardanne dans la baie de Cassis.

    Ex rejet des boues rouges

    Pierre Aplincourt administrateur du parc national des Calanques

    Pendant plus de 70 ans cette usine Pechiney, bénéficiant d’une complaisance coupable de l’Etat, a déversé dans la méditerranée au large de Cassis à 300m de profondeur et en tête d’une fosse de 2000m ses effluents constitués des boues rouges résidus de la bauxite, mais aussi des effluents liquides provenant des lavages chargés en soude utilisée pour l’extraction de l’alumine.

    Ces rejets toxiques très chargés en matière en suspension (plusieurs centaines de tonnes par jour) provenant de la bauxite contiennent de l’oxyde de fer mais aussi des métaux lourds toxiques et une faible radioactivité que l’on trouve naturellement dans la bauxite et dans certain sols.

    Cette pollution minérale historique bien que piégée en grande partie dans la fosse de Cassidaigne stérilise une zone importante des fonds dans l’environnement du rejet. Elle provoque une pollution par relargage mais aussi, comme les pécheurs le constatent, remonte en surface à la suite de coups de mistral (remontée des eaux froides.).

     Cette situation provoquera pendant de nombreuses années des impacts sur la faune et la flore du secteur.

     Impact qu’il est important de suivre et cela plus particulièrement dans les poissons consommés.

    Nous ne pouvons que déplorer ce comportement laxiste, durant plusieurs décennies, des gouvernements de droite comme de gauche vis-à-vis du groupe Pechiney ce qui a conduit sur ce site comme sur d’autres à laisser un environnement particulièrement pollué dont les générations futurs auront à pâtir.

    A ce stade, on ne peut que regretter, l’incapacité de la communauté scientifique, des protecteurs de la nature, des usagers de la mer, notamment des pêcheurs, à se faire entendre pour dénoncer une situation qui a duré pendant de trop nombreuses années.

    Aucune action ne pouvant être menée pour éliminer cette pollution minérale historique, je trouve personnellement qu’il serait normal de demander à Pechiney et aux groupes industriels qui ont poursuivi cette activité de contribuer aux investissements envisagés pour une renaturation des fonds marins du parc national des Calanques. Cette renaturation étént réalisée par implantation de récifs artificiels au-dessus des secteurs dégradés.

    Aujourd’hui, le contexte a profondément changé, depuis la mise en place de filtres presses par l’industriel sur le site de Gardanne .Ces filtres presses filtrent et déshydratent les boues rouges ce qui permet de les stocker à sec sur le site de Mange garri.

    Il est indéniable que le stockage à sec des boues rouges sur ce site doit être amélioré d’une part pour s’assurer que les eaux de pluie qui ruissellent sur le site ne pourront pas venir contaminer les milieux aquatiques environnants et d’autre part pour faire disparaitre les nuisances qui impactent les riverains de ce site.

    Cette situation nouvelle qui conduit à ne plus déverser les boues rouges en mer, se traduit par une nette réduction des pollutions rejetées dans la fosse de Cassidaigne : réduction de plus de 95% des matières en suspension et réduction d’environ 90% de la plupart des métaux lourds.

    Toutefois, les effluents liquides chargés en soude déversés en mer comportent notamment deux éléments toxiques (l’aluminium et l’arsenic) dont les concentrations sont supérieures aux normes de rejet.

    La concentration en soude qui conduit à un pH très élevé ne semble pas inquiéter la communauté scientifique notamment du fait du fort pouvoir tampon de la mer alors que sa neutralisation avant son rejet nécessiterait de très importantes quantités d’acide.

    Nous ne pouvons pas accepter un rejet en mer, de surcroit en zone cœur d’un parc national, dont la qualité n’est pas conforme aux normes.

    Avec 16 de mes collègues administrateurs du parc des Calanques nous avons voté contre la délibération qui proposait un délai de 20 ans pour permettre à l’industriel de se mettre aux normes.

    Depuis le vote de la délibération du parc, des campagnes médiatiques entretiennent le trouble en faisant de la surenchère et laissent supposer qu’il s’agit d’autoriser le rejet de boues rouges en baie de Cassis. Personnellement, je ne me retrouve pas dans ce type de campagne.

    Ces méthodes peuvent discréditer l’action militante et entrainer une dépréciation de l’activité des pêcheurs.

    Elles peuvent aussi porter atteinte à l’action que mène le parc et à l’image emblématique des Calanques et de la baie de Cassis.

    Les procédures en cours : le renouvellement de l’autorisation de rejet et l’enquête publique qui sera engagée prochainement sont bien en lien avec l’arrêt des rejets des boues rouges en baie de Cassis et non pas l’inverse.

    A la demande de la Ministre de l’environnement, trois études complémentaires ont été menées .Elles confirment la pertinence du traitement par filtration installé par l’industriel, et insiste sur la nécessité de renforcer les analyses et les contrôles sur le rejet, la qualité du milieu et sur les poissons.

    De plus l’étude réalisée par le BRGM conclue sur la nécessité de conduire une réflexion pour réduire le volume des effluents et sur la possibilité de procéder à un traitement complémentaire des effluents liquides pour les rendre conformes aux normes particulièrement sur les deux paramètres aluminium et arsenic .

    Ce traitement parait d’autant plus possible sur un plan technico –économique que cette même étude fait apparaitre qu’une partie importante de la pollution est concentrée dans de faibles volumes.

    Cette proposition, rejoint la position que j’ai exprimée au moment du vote de la délibération du parc.

    Nous nous retrouvons donc aujourd’hui dans cette situation qui oblige Altéo à réduire le plus rapidement possible et dans un délai maximum de deux ans la pollution du rejet pour le mettre aux normes afin de réduire au maximum son impact sur le milieu marin.

    Dès à présent, il faut savoir que nous serons nombreux à nos opposer, par tous les moyens d’action légaux en notre possession, à une autorisation permettant un rejet non conforme aux normes dans une zone cœur du parc national des Calanques.

    Certains, souhaitent, que l’on interdise tous rejets dans cette zone cœur du parc. Leur demande est légitime mais comment traduire cette demande :

    L’usine de Gardanne est située sur le bassin versant de l’étang de Berre, milieu fermé, fragile et déjà très perturbé. L’étude menée sur la recherche d’un autre lieu de rejet, fait la démonstration qu’un déversement des effluents de l’usine dans ces milieux particulièrement fragiles n’est pas à envisager.

    D’autres proposent que l’on supprime complétement le rejet de l’usine soit :

    1/ Par un traitement adéquat de l’effluent (recyclage, stockage /évaporation) .A ma connaissance aucune des études engagées n’a permis de conclure dans ce sens.

    2/ Par un arrêt de l’activité industrielle : La mise en œuvre de cette solution, aurait un coût socio-économique que l’on ne peut pas ignorer, mais conduirait( pour remplacer les productions de l’usine de Gardanne )à l’importation d’alumine et/ou de matériaux contenant de l’alumine pour lesquels les conditions de production pourraient ne pas présenter toutes les garanties en terme de normes sociales et environnementales qu’offrent la France et l’Europe.

    Comme nous pouvons le constater à la lecture de ces éléments, la situation est complexe et difficile.

    Pour ce qui me concerne et à titre personnel, je vais adresser cette note au Président de la commission d’enquête publique en espérant qu’elle puisse contribuer à éclairer le débat et sa conclusion.

    Avant de conclure, je voudrai revenir sur deux points :

    1/ Rappeler qu’au moment de la création du parc national, nous avons été un certain nombre à attirer l’attention sur la difficulté de créer un parc national avec une zone marine qui comporte les deux rejets polluants les plus importants de la façade continentale méditerranéenne Française

     2/Sur la nécessité de poursuivre et d’accélérer les efforts pour réduire les autres rejets très impactant de cette zone marine :

    - le rejet de la station d’épuration de la métropole marseillaise

    - les rejets de l’Huveaune et de son principal affluent le Jarret.

    Ces améliorations doivent concerner particulièrement les périodes pluvieuses qui se caractérisent par des apports très importants de pollutions de toutes sortes.

    Pierre Aplincourt     27/7/2105

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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  • MEDCOP21 - un grand rdv à Marseille le 4 et 5 juin 2015En préalable à la grande messe nationale de la fin de cette année, nous avons droit à Marseille en ce début du mois de Juin a une 'première' qui se veut une déclinaison méditerranéenne de la conférence climat COP21.

    Vous l'aurez deviné, je ne suis pas un fan inconditionnel de ces colloques géants qui semblent si nécessaires mais qui accouchent généralement au mieux d'une souris.

    Mais cette fois ci ne boudons pas notre plaisir, car le programme est prometteur et les invités prestigieux .... Vous trouverez l'intégralité du programme par ce lien :  http://www.medcop21.com/  (inscription obligatoire .... !)

    Afin de mettre une amicale "pression" sur tous les participants je vous invité dores-déjà de venir participer à la manifestation qui se tiendra le matin du 4 juin à l'occasion de la venue de notre président François Hollande himself.

     


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  • Boues rouges : retrait de l'enquête publique !Le feuilleton « boues rouges » se complique et devient passionnant …..

    On peut légitimement se poser la question : qu’est-ce qui se passe en coulisses ?

    Le dernier événement en date est le retrait de l’enquête publique tout juste une semaine après avoir été ordonné. On a rarement vu un cafouillage pareil de la part des plus hautes autorités – et cela doit cacher quelque-chose !

    Résumée succinct :

    - Altéo demande la continuation de rejets liquides ‘résiduels’ au-delà de la date du 1.1.2016.

    - Le Parc National des Calanques donne son feu vert (sous réserves) à ces rejets.

    - Madame Ségolène Royal monte au créneau et juge ces rejets, même fortement diminués, inacceptables

    - Madame la Ministre ordonne trois expertises ‘indépendantes’ supplémentaires.

    - Ces expertises (BRGM, ANSES et Ifremer) sont réalisées pour décembre 2014, mais seulement publiés le 1 avril 2015. Ils ont donc circulé ‘en interne’ pendant au moins trois mois.

    - Le Préfet des Bouches du Rhône ordonne par arrêté du 26 mars 2015 une enquête publique dans toutes les communes concernées et nomme un commissaire enquêteur.

    - Le même Préfet ordonne par arrêté du 3 avril 2015 le retrait de cette enquête publique …  Boues rouges : retrait de l'enquête publique !

     

    Arrêté de retrait de l’enquête : http://www.bouches-du-rhone.gouv.fr/Publications/Publications-environnementales/Enquetes-publiques/Enquetes-publiques-ICPE/Gardanne

    Expertise du BRGM :  http://www.brgm.fr/actualites/rapport-tierce-expertise-sur-usine-alumines-alteo-gardanne

    Expertise de l’ ANSES : https://www.anses.fr/fr/documents/ERCA2014sa0223.pdf

     

    Alors, nous en sommes réduits aux suppositions ….

    Plusieurs hypothèses circulent :

    L’expertise du BRGM (aux conclusions très ‘favorables’) aurait du être une expertise de ‘tierce personne’ – alors qu’il y a conflit d’intérêt :le BRGM et Altéo travaillent ensemble sur certains projets industriels.

    Le commissaire enquêteur nommé étant un retraité du BRGM – il y aurait conflit d’intérêt également

    L’expertise de l’ANSES (pas très favorable) pointe un certain nombre de manquements,  par exemple l’absence d’étude sur la radioactivité des rejets  ….

    D’autres informations circulent sur la situation économique de l’entreprise ….

    Mais la « vérité » est peut-être ailleurs, nous en saurons plus dans les prochains mois.

    La date butoir approche et Mme la Ministre ne pourra pas « botter en touche » longtemps ….

    (crédit photos : A Gertz; train de Bauxite traversant la gare d'Aix-en-Provence; la canalisation qui mène les boues rouges de Gardanne vers la mer, ici en forêt de Gréasque)

     pour info: l'article de la Provence :  http://www.laprovence.com/article/actualites/3351584/aix-les-boues-rouges-troublent-les-experts.html 

    pour info : ci-dessous l'article du Monde qui confirme la décision ministérielle et donne quelques pistes .....

    le Monde du 7 avril 15   http://www.lemonde.fr/planete/article/2015/04/07/segolene-royal-bloque-le-dossier-des-boues-rouges_4610963_3244.html

     

    C'est un nouveau revers pour le groupe industriel Alteo, dans le dossier des boues rouges qu'il rejette en plein cœur du parc national des Calanques. L'usine, qui produit de l'alumine de spécialité à partir de minerai de bauxite, à Gardanne dans les Bouches-du-Rhône, a un sérieux problème avec ses déchets qu'elle envoie actuellement au fond du canyon sous-marin de Cassidaigne.

     

    Vingt millions de tonnes de résidus rouges se sont ainsi entassées depuis 1966 en Méditerranée. Le groupe souhaite continuer à utiliser la même canalisation afin de déverser ses effluents liquides – et non plus solides car il n'en aura bientôt plus le droit –, à 7,7 kilomètres au large des criques de Cassis, et a demandé en mai 2014 une nouvelle concession de trente ans pour pouvoir utiliser le domaine public maritime.

     

    L'affaire se présentait plutôt bien : l'étape décisive de l'enquête publique devait avoir lieu du 20 avril au 5 juin. Le groupe industriel avait prévu de marquer le coup de deux conférences de presse, l'une à Marseille, l'autre à Aix-en-Provence, les 14 et 15 avril.

     

    Mais Ségolène Royal vient d'infliger un sérieux coup de frein à l'avancée du projet : le 3 avril, la ministre de l'écologie a demandé au préfet des Bouches-du-Rhône de suspendre sine die cette consultation du public et de prévenir les vingt-sept maires concernés." On a été un peu surpris. On attend d'avoir plus d'informations de la préfecture pour prendre position ", déclare-t-on chez Alteo.

     

    La ministre de l'écologie ordonne qu'il soit réclamé à Alteo de " nécessaires analyses complémentaires ", dont les résultats devront être " connus à temps pour la parfaite information du public ". Dit autrement, le dossier fourni par l'industriel ne permet pas en l'état de prendre la mesure des enjeux et des risques des boues rouges. Des lacunes qui risquaient fort de déclencher l'ire des défenseurs de l'environnement et des pêcheurs, à nouveau mobilisés de Cassis à Sanary-sur-Mer contre les rejets.

     

    Pour le site de Gardanne, c'est un contretemps délicat. Car après avoir signé la Convention internationale de Barcelone pour la protection de la Méditerranée, la France a fini par exiger en 1996 que l'entreprise cesse de déverser ses boues rouges au large, lui accordant tout de même vingt ans pour régler le problème. Nous y voilà. Le 1er janvier 2016, l'usine fondée par Pechiney en 1894 ne pourra plus se débarrasser de ses résidus solides dans la canalisation. Moyennant 30 millions d'euros (dont la moitié provient de subventions), le groupe s'est doté de filtres-presses pour les retenir. Le flux de matières en suspension va considérablement régresser. Restent cependant les effluents liquides pour lesquels aucune alternative n'a été trouvée.

     

    Expertise

     

    La logique industrielle d'Alteo a convaincu le Bureau de recherches géologiques et minières, auquel Ségolène Royal avait demandé une analyse indépendante du dossier le 10 octobre 2014. Après avoir étudié cinq autres solutions, les experts les ont toutes écartées en raison soit " d'incertitudes " techniques soit de leur " coût excessif ". " Le rejet en mer des eaux excédentaires nous semble donc inévitable dans le contexte de l'usine de Gardanne ", en concluent-ils.

     

    Mais dans le même temps, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses), s'était également vue commander une expertise de la part de la ministre. Que risque-t-on à manger les poissons qui s'ébattent à l'extrémité de la conduite ou à avaler de l'eau en se baignant à proximité du site ? On ne le sait toujours pas.

     

    En s'appuyant sur un test réalisé en laboratoire, Alteo assurait que ses rejets, bien que chargés en mercure, arsenic et divers composés métalliques, n'auraient pas d'impact significatif sur l'environnement marin à l'avenir grâce à son nouveau procédé de traitement des effluents. A partir de deux campagnes de pêche de 2004 et 2013, l'entreprise estimait en outre que les poissons fréquentant les abords du canyon de Cassidaigne n'étaient pas plus contaminés que ceux affectés par la pollution industrielle des rades de Toulon et Marseille.

     

    " Les données fournies par Alteo sont insuffisantes pour conclure de manière robuste ", ont tranché les scientifiques de l'Anses. Ils recensent entre autres le manque de spécimens examinés – issus d'espèces pour lesquelles les comparaisons sont impossibles faute de références –, des seuils d'analyses de contaminants trop laxistes pour être significatifs ou encore l'absence de carte précise de dilution des restes de bauxite qui pourraient s'étendre de Fos-sur-Mer à l'île de Porquerolles.

     

    Pour l'Anses, il est temps de travailler sur des échantillons d'au moins trente poissons de la même espèce, autant d'oursins, de poulpes ou de calamars, afin de procéder " a minima " à dix analyses (aluminium, arsenic, chrome, cobalt, plomb…). Un avis qui interroge sur les contrôles sanitaires réalisés au cours des cinquante dernières années.

     

    Martine Valo 

    © Le Monde

       

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  • des ONG méditerranéenes se réunissent contre le dérèglement climatiqueDepuis sa création, le collectif 'Objectif Transition' porte une attention particulière aux nuisances que subit la Méditerranée. (permis Rhône Maritime, destruction des armes chimiques syriennes en haute mer, risques dus au trafic maritime dense ...)

    Ainsi nous saluons l'initiative de FNE de créer cette "Alliance pour une Méditerranée Solidaire et Durable" et nous associons pleinement à son esprit.

    Puisse cette initiative rapidement s'étendre à d'autres pays des rives de notre "Belle Bleue", fragile et menacée, au carrefour des cultures et des échanges mondiaux.

     http://www.fne.asso.fr/fr/front-chaud-des-ong-ma-diterrana-ennes-contre-le-da-ra-glement-climatique.html?news_id=14188&cmp_id=33 :

     Le communiqué de France Nature environnement :

    Front chaud des ONG méditerranéennes contre le dérèglement climatique

     

    Plusieurs ONG environnementales du bassin méditerranéen ont décidé de travailler ensemble pour lutter plus efficacement contre les nombreux maux dont souffre cette région du monde. Le dérèglement climatique sera le premier champ d’action de l’Alliance pour une Méditerranée Solidaire et Durable . Présentation de l’alliance à l’occasion du forum social mondial de Tunis.


    La Méditerranée a été pendant de longs siècles le berceau d’une civilisation mondiale à l’avant-garde du progrès et du modernisme. La communication et les échanges entrepris et développés par les différentes communautés et populations de cet espace ont contribué au maintien de cette dynamique et ce malgré les convoitises et les conflits qui ont tant caractérisé, tout le long de l’histoire, cette région du monde.Depuis plusieurs dizaines d’années, la Méditerranée a vu parallèlement se dégrader sensiblement son économie et son environnement. Nous croyons fortement à la nécessité d’un développement durable qui soit terrain de paix, de droits, de solidarité et de culture.

    Les chantiers ne manquent pas

    Sur le plan écologique, l’aire méditerranéenne souffre de nombreux maux tels que la pollution de l’air, de l’eau, des sols, la surexploitation des ressources marines, les risques de prospection pétrolière, l’occupation incontrôlée de la bande littorale, les inondations, la gestion qualitative et quantitative désastreuse de la ressource en eau, la production de déchets... Elle demeure la zone géographique ayant la plus grande intensité en ce qui concerne le transport d’énergie (25 % du commerce maritime mondial d’hydrocarbures passent par la Méditerranée) avec tous les effets de pollution induits. Exacerbées par les risques engendrés par les changements climatiques, toutes ces pressions constituent des menaces sérieuses à son développement et mettent en péril, directement ou indirectement, une grande part des activités socio-économiques qui s’y produisent.

    Priorité au climat

    Le terrain principal sur lequel nous devons nous mobiliser dès maintenant est celui du réchauffement climatique et de la construction d’alternatives au modèle dominant qui y contribue. Ce n’est qu’en évaluant les grandes transformations et les risques auxquels nous exposent les changements climatiques que nous pourrons faire émerger des priorités, lancer des programmes d’intervention et mener les actions coordonnées nécessaires pour en atténuer les causes et permettre aux communautés et aux territoires de s’y adapter en acquérant une forte capacité de résilience. La COP 21 constitue un contexte favorable pour rassembler tous les acteurs.

    Mobiliser la société des deux rives

    Aujourd’hui, les gouvernements des pays méditerranéens sont diversement concernés par ces enjeux. Il est donc nécessaire que les mouvements de protection de la nature et de l’environnement et la société civile promeuvent des actions qui accroissent la prise de conscience des populations et des classes dirigeantes, proposent des politiques innovatrices dans les secteurs économiques et sociaux les plus concernés, favorisent la recherche, l’innovation technologique et l’échange de bonnes pratiques entre les territoires et s’opposent au conservatisme et à l’immobilisme qui retardent le développement d’une économie et d’une société décarbonée.

    Les objectifs fixés concernent l’ensemble des pays de la Méditerranée et n’ont aucune chance d’être atteintssi nous nous contentons de solutions élaborées dans chaque pays sans articulation entre elles. Il faut donc construire des synergies entre les différentes rives de la Méditerranée et promouvoir des actions partagées. C’est pourquoi nous avons décidé de créer une Alliance pour une Méditerranée Solidaire et Durable qui s’engage à proposer des actions concrètes en réponse aux problèmes identifiés.

    1FNE,Legambiante (Italie), Alternatives et Randet (Tunisie), Ecodes (Espagne) et Asset (Maroc)


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  • Cela est en train de devenir une habitude. Ségolène Royal « suspend » un projet, une loi, un engagement précédent. Boues rouges de Gardanne, écotaxe, Sivens, feux de cheminée en Ile de France ….   Tout ce qui pourrait être gênant pour les élections à venir, pour  une partie de l’électorat, qu’il vienne des écolos ou des bonnets rouges , hop, on suspend, on temporise, on met la décision à plus tard et pour d’autres décideurs .

    Qu’on ne me parle pas de convictions, car à coté de ces « suspensions »  il y a bien d’autres projets maintenus, bien plus dommageables, mais   malheureusement moins mobilisateurs.

     Abyssea et autres … S.Royal suspend  à tour de bras mais ne règle rien !

    Venons-en à Abyssea, puisque le sujet de mon blog est la protection de la Méditerranée.

    Il s’agit d’un projet de centre d’essai pour des techniques de forages en eau profonde, composé de deux plateformes sous-marines,  au large de la Seyne, coincé entre Parc National de Port-Cros et le sanctuaire Pelagos.

    Il est évident que l’emplacement était mal choisi. Il est évident qu’en tant qu’amoureux de la faune méditerranéenne on ne pouvait être qu’opposé à ce projet qui allait perturber un écosystème précieux et fragile.

    Ségolène Royal a donc fini par céder  à cette opposition, offrant une victoire de façade aux « amis indispensables » d’Europe Ecologie  .

    Car ce qui est grave c’est que Mme la Ministre ne règle rien, qu’elle veut simplement mettre ce centre un peu plus loin et qu’elle n’est pas prête d’engager un véritable débat sur l’utilité de ces études, sur l’utilité des forages d’hydrocarbures en Méditerranée.

    Le vrai scandale du projet Abyssea , en dehors de son emplacement, est le financement public conjoint par la région PACA et la Caisse des Dépôts pour venir en aide aux compagnies pétrolières dans ses destins d’exploitation des hydrocarbures sous-marins en Méditerranée.

    Est-ce que cela est mis en cause par cette « suspension » ? Est-ce que cela a été débattu, discuté, voté ? Non !

    Mme Royal dit :  "J'ai demandé au Conseil général de l'environnement et du développement durable d'étudier un autre lieu d'implantation. Dans l'attente des résultats de cette expertise, je demande de ne pas poursuivre la procédure d'autorisation".

    Cela ne fait pas de notre ministre une écologiste, loin de là.

    Avec  le collectif « Objectif Transition », je demande la tenue d’un débat sur l’utilité de ce centre de recherches, sur la nécessité  d’explorer les ressources fossiles  dans le sous-sol de la Méditerranée. Nous demandons à Mme la Ministre de déclarer un vrai moratoire sur toute tentative d’exploitation d’hydrocarbures dans la toute nouvelle ZEE au large des côtes provençales.

    Ne perdons pas de vue   que nous sommes censés être en période de transition énergétique, que nous devons tout faire pour éviter l’exploitation des hydrocarbures fossiles.

     

     

    http://www.varmatin.com/hyeres/segolene-royal-suspend-le-projet-abyssea-au-large-des-iles-d-hyeres.1960383.html

    http://www.varmatin.com/var/abyssea-des-essais-sous-la-mer-porteurs-demplois-mais-qui-inquietent.1953406.html


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  • Nous vivons depuis ce WE un épisode de pollution dans les Calanques, sur lequel personne n'a d'informations à part une courte dépêche AFP et une photo de Morgiou .http://www.20minutes.fr/planete/1460613-20141014-pollution-a-paraffine-parc-national-calanques

    "Une partie des côtes du parc national des Calanques est touchée par une pollution à la paraffine, a constaté mardi matin un photographe de l'AFP.

    Une couche de paraffine solidifiée était ainsi visible dans le petit port de la calanque de Morgiou, située sur la commune de Marseille.

    «Des points de pollution ont été constatés sur une bande de 3 km de long sur 200 m de large», a confirmé un porte-parole de la préfecture maritime de Méditerranée.

    «Cette pollution est sans conséquence sur la faune et l'environnement marin, d'après les experts», a-t-il également dit. Elle est «orpheline» : son origine n'a pas pu été déterminée, en l'absence de flagrant-délit, a-t-il précisé.

    La paraffine est un produit dérivé du pétrole, blanc, translucide et inodore, solide à température ambiante. Elle n'est pas soluble dans l'eau."

    Ce qui me gêne est que cette dépêche est reprise en boucle à cette heure-ci par au moins 6 médias, sans le moindre commentaire, sans avoir creusé ou complété. Il est clair que le Figaro ne peut pas envoyer dans l'heure un journaliste sur place, moi même qui habite à 20 kilomètres des lieux ne trouve pas l'occasion de m y rendre. Mais un peu d'esprit critique ne ferait pas de mal. Tout le monde reprend, y compris France Inter ce matin, la phrase qui dit que "cette pollution est sans conséquence sur la faune et l'environnement marin ..."

    Sans blague ?! Une bande de 3km sur 300m  de paraffine ne serait pas grave ? Selon les spécialistes ? Mais quels spécialistes a t-on interrogé à ce sujet ?

    Sur le site de la préfecture Maritime citée il n y a aucune information, pas le moindre communiqué !

    https://www.premar-mediterranee.gouv.fr/communiques-presse.html

    Une pollution à la paraffine touche le 14 octobre 2014 une partie du parc des Calanques

    photo Boris Horvat (AFP)

    Je sens  ce qui va se passer si cette nappe n'est pas rapidement et soigneusement recueilli. L'eau est froide, elle va rester donc solide, comme de la cire de bougie. Elle va se fragmenter et se disperser, d'autant que la mer n'est pas tranquille en ce moment. Mais ces millions de morceaux de paraffine se déposerons sur les côtes, les rochers et plages. L'été prochain ils deviendront souples et malléables au soleil, ils se colleront de partout de manière durable et boucheront fissures et anfractuosités des roches, étoufferont les petites algues etc .... Oui, la Paraffine n'intervient pas directement sur le milieu puisque qu'elle ne se dissout pas, mais elle a au moins de propriétés anaérobiques en privant les bactéries et autres microorganismes d'oxygène.

    A l'heure actuelle nous avons aucune idée de la provenance de cette pollution, donc aucune idée précise non plus de sa composition. Soyons donc prudents avant d'affirmer qu'il n y a aucun inconvénient pour le milieu marin.

    Une courte vidéo du ramassage de quelques blocs à la plage .... https://fr.news.yahoo.com/video/marseille-la-paraffine-dans-les-113700785.html

     


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  • ...  à la grande satisfaction des défenseurs de notre Belle Bleue. D'après l'article de la Provence ci-dessous il se pourrait bien que l'entretien entre Madame Royal et le représentant d'Alteo ait tourné au vinaigre. Je m'en réjouis pour la Méditerranée mais ne peut m’empêcher de souligner ce paradoxe : un conseil scientifique d'un Parc National donne son feu vert (avec beaucoup de réserves toutefois) et une ministre de l'écologie (socialiste de surcroit  !)  met son veto. Je suis  à peu près certain que si ce dossier avait été sur sa table en Vendée elle n'aurait pas été si vite en besogne. Lequel de ses collègues sera obligé de se débrouiller avec 700 chômeurs de plus sur le bras ....? Je suis assez perplexe également, car sur les autres dossiers Gardannais que sont le permis de gaz de charbon et la centrale de "biomascarade" d'Eon elle ne répond même pas aux courriers des associations locales ... Ceci dit, attendons ces "études complémentaires du BRGM" - un revirement n'est jamais à exclure .... ;-)

     

    Ci-dessous l'article de la Provence du 20 septembre 2014 :

    Pollution dans les Calanques : Ségolène Royal voit rouge

    Marseille / Publié le Samedi 20/09/2014 à 06H06

    Refusant tout compromis avec Alteo, la ministre de l'Écologie n'accepte aucun rejet en mer

     

    Actualités - Pollution dans les Calanques : Ségolène Royal voit rouge
    Le gouvernement exige que les éventuels rejets en mer effectués dans les eaux du parc (vues ici depuis les falaises de Devenson) ne contiennent ni arsenic ni métaux lourds.

    Photo Frédéric Speich

     

    Après avoir twitté sa colère et sa désapprobation dès l'annonce de la décision du Conseil d'administration du Parc national des Calanques donnant le feu vert à la société Alteo pour rejeter ses eaux résiduelles en mer pendant encore 30 ans, la ministre de l'Ecologie a fait savoir hier qu'elle "ne donnera pas d'autorisation de poursuivre les rejets de boues rouges, même sous une forme liquide, en Méditerranée". Pire pour l'industriel qui produit de l'alumine sur son site de Gardanne, Ségolène Royal exige de lui qu'il anticipe l'arrêt total de ses rejets de boues rouges, initialement fixé au 31 décembre 2015 !

    Seul bémol dans cette prise de position pour le moins radicale : la ministre précise que "la demande d'autorisation de rejets liquides ne sera pas accordée en l'état (...) car il faut viser un objectif zéro rejet d'arsenic et de métaux lourds en mer", ce qui suppose que des avancées peuvent encore être réalisées en ce domaine par l'industriel.

    La destruction de l'environnement est aussi destructrice d'emplois

    De même, Ségolène Royal dit avoir saisi le Bureau de recherche géologique et minière (BRGM) afin que ce dernier réalise "une expertise indépendante" dont le résultat lui sera communiqué dans deux mois, ce qui laisse penser là encore que tous les éléments d'appréciation ne sont pas en sa possession, et que des correctifs sont envisageables.

    Quant aux conséquences réelles ou supposées que cette décision pourrait avoir sur l'activité de l'entreprise et donc sur son personnel, Ségolène Royal se veut très claire : "La destruction de l'environnement est aussi destructrice d'emplois et génératrice de dépenses publiques élevées".

    Faut-il en déduire que l'entretien que la ministre dit avoir eu au préalable avec le patron d'Alteo, a tourné au vinaigre ? C'est n'est pas impossible. Mais Ségolène Royal a peut-être aussi été sensible à la théorie récemment développée par le Pr Henry Augier, l'un des scientifiques marseillais les plus au fait de cet épineux dossier.

    Selon ce dernier, en effet, même si les eaux résiduelles que veut continuer à rejeter l'industriel contiennent des concentrations en métaux lourds bien moins importantes que les boues, ces liquides ont une densité beaucoup plus faible que celle de l'eau de mer.

    "Or contrairement aux boues qui tombent et s'accumulent au fond, ceux-ci vont se maintenir dans la tranche supérieure des eaux marines, voire remonter à la surface pour ensuite être entraînées vers le coeur marin du parc par le jeu du courant ligure et de sa circulation complexe autour des îles de l'archipel de Riou".


    LA BONNE CIBLE

    "Il ne faut pas se tromper de cible", avait fait savoir quelques jours plus tôt l'ancienne présidente du parc et actuelle maire UMP de Cassis, Danielle Milon, justifiant le choix du conseil du parc dont elle fait toujours partie. "Le parc n'est pas responsable de ces déversements ni ne les autorise puisqu'ils existaient préalablement". Danielle Milon rappelle que "depuis deux ans, tous les administrateurs, y compris les représentants de l'État actuel, ont travaillé à mettre l'industriel sous pression".

    Grâce à quoi, selon elle, ce sont près de 183 000 tonnes par an de boues solides qui ne devaient plus être déversées dans la fosse de Cassidaigne. Et de conclure : "Il faut savoir que certaines années, c'était plus de 400 000 t, et personne, aucune association, aucun ministre n'a bougé alors !"

     

    Philippe Gallini

     PS: très bonne émission de France Culture qui fait le tour de la question :  http://www.franceculture.fr/emission-terre-a-terre-territoires-sans-menagement-4-les-boues-rouges-et-le-parc-national-des-calanq  

     


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  • Ce feu vert de la part du Conseil d'administration du Parc National des Calanques lève un obstacle de taille qui permettra  à la société Alteo de rejeter en mer les futurs résidus liquides du nouveau procédé de traitement des boues rouges de Gardanne.

    Mon rôle n'est pas d'intervenir dans les bisbilles internes et violents d'Europe Ecologie à ce sujet, le député F-M Lambert défendant bec et ongles ce projet d'Altéo, contrairement à d'autres membres éminents de son parti, dont l'Eurodéputée Michèle Rivasi. Les élus régionaux d'EELV avaient finalement fait un communiqué de presse tout en équilibre ....

    Les deux points de vue se défendent en effet, le réalisme économique et la sauvegarde de l'emploi l'ont emporté sur les considérations environnementales, comme souvent. Le Conseil d’administration du Parc a réalisé une sorte de jugement de Salomon, un "oui, mais" en conditionnant son aval à des contrôles futurs réguliers de la teneur des rejets et en demandant à Alteo des efforts pour réduire la toxicité dans l'avenir.

    L'avis du CA  du Parc, publié tardivement ( texte ici) montre une certaine sévérité dans les contrôles à venir, reste à voir s'il aura les moyen de les réaliser ....

    A titre personnel j'ai des plus gros doutes quant à ces promesses et quant à un procédé technique qui n'élimine aucun déchet toxique (métaux lourds et radioactivité principalement),, mais qui les dispatche entre plusieurs produits, la bauxaline (qu'Altéo présente comme produit inerte sans toxicité aigue...) d'une part et les "eaux résiduelles" d'autre part. Je suis surpris également qu'on puisse accepter les analyses du pollueur comme analyses objectives sans leur opposer des études rigoureusement indépendantes, alors que des écologistes arrivent à des conclusions très différentes ? Qui, d'Alteo ou de Robin des Bois dit vrai ?

    Ce doute est supporté par la faune et la flore marine au large des côtes provençales.

    Aux dernières nouvelles, Madame la Ministre de l'environnement ne se sent pas obligé de suivre l'avis du CA du Parc. A coup de tweets  elle a fait savoir qu'elle ne donnera pas l'autorisation des rejets en état. Comme je l'imagine mal prendre la décision indirecte de fermer le site d'Alteo, je pense et j'espère qu'elle donnera un tour de vis supplémentaire aux obligations d'Alteo concernant la diminution progressive de la toxicité des rejets résiduels. Cela pourra passer par des contrôles indépendants et des contrôles plus fréquents.    http://www.laprovence.com/article/actualites/3033060/pollution-dans-les-calanques-pour-royal-lavis-du-parc-est-sans-valeur.html   A mon avis elle n'ira pas plus loin .

    De manière très officielle Madame la Ministre mandate le Préfet afin de trouver une solution ....  texte du Communiqué de presse  ci-dessous :

    Ségolène Royal mandate le préfet des Bouches-du-Rhône sur le dossier des rejets en mer du site de production d’alumine de Gardanne pour présenter une solution de nature à préserver le caractère exceptionnel du Parc

     

    10 septembre 2014 - Prévention des risques

     

     

    Imprimer

     

    Ségolène Royal, Ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, a pris connaissance de l’avis du Conseil d’administration du Parc national des Calanques, concernant les rejets liquides en mer par l’usine de production d’alumine de Gardanne, dans la perspective de l’arrêt total des rejets de boues rouges programmé au 31 décembre 2015.

     

     

     

     


    Ségolène Royal rappelle que cet avis ne saurait tenir lieu d’autorisation de rejet en mer pour le site ALTEO de Gardanne, qui ne peut être délivrée que par le préfet, au nom de la ministre, au terme d’une instruction menée par les services de l’État qui n’est pas achevée.

    Dans ce cadre, l’avis du Conseil d’Administration du Parc national des Calanques constitue un socle minimal d’exigences auxquelles l’exploitant devra se conformer. Elles pourront être renforcées suite à l’enquête publique qui pourra permettre à chacune des parties de s’exprimer et dont le lancement est prévu pour la fin de l’année 2014.

    Ségolène Royal rappelle que le caractère exceptionnel du Parc impose de mettre tout en œuvre pour en assurer la préservation. Elle a donné instruction au préfet pour que le travail d’instruction qui se poursuit permette d’examiner toutes les options techniques et d’améliorer le dossier, afin de garantir des rejets compatibles avec la reconnaissance dont bénéficie ce territoire remarquable.

    A cet effet, Ségolène Royal rencontrera le président de l’entreprise ALTEO dans les prochains jours.

    Télécharger le communiqué de presse (PDF - 22 Ko)

     

     à suivre ....

     

    Autre article d'un journaliste local (Libé Marseille) à ce sujet, assez complet : http://www.liberation.fr/societe/2014/09/08/le-parc-national-des-calanques-autorise-les-rejets-chimiques-en-mer_1095995


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  • Les élus EELV du Conseil Régional PACA viennent de publier le  communiqué de presse ci-dessous. Je le trouve plutôt équilibré et juste.

     

    Arrêt des Boues rouges

    Marseille, le 04 septembre 2014

    Arrêt des « Boues rouges » :
    le Parc National des Calanques doit être garant de l’excellence environnementale

     

    Le conseil d'administration du Parc National des Calanques doit se prononcer le 8 septembre 2014 sur des rejets d'eaux de traitement de boues rouges en mer, en plein cœur marin du parc. Cette demande est déposée par l’usine d’alumine de Gardanne, reprise depuis août 2012 par la société Alteo (Péchiney restant propriétaire des ouvrages en mer).

    « Boue rouge » est le nom communément donné au principal déchet produit par le traitement de la bauxite dans la fabrication de l’alumine ou de l'aluminium. Depuis près de 50 ans, près de 30 millions de tonnes de « boues rouges » ont été déversées au large de Cassis et s’étalent du golfe de Fos à la rade de Toulon, acheminées par une conduite longue de 47 km reliant l’usine de Gardanne à la mer Méditerranée. Ces boues rouges sont chargées en métaux lourds toxiques (titane, chrome, plomb, nickel, mercure, arsenic, cadmium). La dette écologique est extrêmement lourde.

    Il est temps de faire respecter l’interdiction de rejeter ces boues rouges au 31 décembre 2015, conformément à une date prévue depuis 20 ans, par un Arrêté de la Préfecture des Bouches-du-Rhône du 1er juillet 1996, reprise dans le décret de création du Parc national des Calanques du 18 avril 2012.

    Aujourd’hui, la société Alteo prévoit bien de respecter cette interdiction, grâce à des filtres-presse qui retiennent les résidus de bauxite (résidus solides). Si cet engagement est tenu, il s'agira d'une avancée réelle, et pour l'environnement, et pour l'emploi, ce dont nous nous félicitons. Nous avons d'autant plus besoin de savoir-faire industriels sur notre territoire qu'il faudra tôt ou tard dépolluer, traiter et valoriser les stocks de boues rouges à terre.

    Mais cette avancée n'est pas suffisante et il faut se donner les moyens d’aller plus loin. En effet, il restera les rejets d’eaux de lavage et de ruissellement, chargées en métaux lourds comme l’arsenic, l’aluminium, le fer total, potentiellement nocifs pour la faune et la flore et qui dérogent aux normes autorisées. L’entreprise fait valoir qu’une réaction chimique avec l’eau de mer piègera ces métaux lourds par la production d’ « hydrotalcites ». Ce traitement naturel des métaux lourds par l’eau de mer doit être prouvé en situation réelle et ne suffit pas, selon nous, à accepter la demande en l’état. Le délai accordé pour trouver une solution (depuis 20 ans), les exigences d'un Parc national et l'utilisation d'argent public pour financer les investissements (15 M€ de l'Agence de l'Eau), justifient d’être particulièrement exigeants.

    Nous demandons au Conseil d’Administration du Parc national des Calanques de ne pas donner d’avis favorable sans les conditions suivantes :

    - Une expertise scientifique indépendante sur les « hydrotalcites », en lien avec le Conseil scientifique du Parc, et un contrôle annuel des effets sur la faune et la flore ;

    - Des engagements à réduire le volume des effluents et la recherche d’une amélioration continue du process vers zéro déchet ;

    - L’application des meilleurs techniques disponibles, et l’investissement dans un procédé propre et à basse consommation d’énergie, dès que les recherches en cours auront fait leurs preuves ;

    - Un suivi et un contrôle annuel des engagements de l’entreprise ci-dessus et une clause de revoyure périodique, permettant à l’Etat et au Parc national de contrôler les engagements de l'entreprise, mais aussi d’accompagner une démarche de progrès.

    Même si l’arrêt des rejets solides est une avancée (180 000 tonnes par an de déchets supprimées), laisser déverser des eaux chargées de métaux lourds en cœur de zone naturelle protégée, resterait un mauvais signe pour l’ensemble des acteurs qui se sont impliqués dans la création du Parc National des Calanques, mais aussi pour tous les usagers, professionnels du tourisme et de la mer, et tous les citoyens attachés à notre mer Méditerranée. 

    Le signal serait d’autant plus mauvais qu’il faut avancer aussi sur d'autres enjeux comme l'amélioration du traitement des eaux usées de la Ville par l'exutoire de Cortiou, l'aménagement de l'Huveaune et les bassins de rétention nécessaires pour éviter la pollution et la fermeture des plages de Marseille.

     

    Nous attendons donc du Parc national des Calanques, pour la 1ère décision majeure de son histoire, qu’il soit garant de l’excellence environnementale qui a justifié sa création.

      


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  • Nous apprenons aujourd'hui par une dépêche de l'AFP que l'opération de destruction des armes chimiques syriennes serait terminée. Or, à défaut d'observateurs indépendants à bord du "Cape Ray", réclamés depuis des mois par le collectif "Objectif Transition", personne n'est en mesure de vérifier cette affirmation. Les protestations internationales, les 'objections' de notre collectif n'y ont rien fait. L'opération ayant été menée dans le plus grand secret , les journalistes de l'AFP sont obligés de transmettre les informations du Pentagone et de la Navy tels quels. Alors qu'on nous annonçait encore récemment que les opérations étaient difficiles et allaient se prolonger jusqu'en septembre, il a suffit d'un coup de baguette magique pour que tout soit terminé.  Aujourd'hui les journaux du monde entier titrent :  'les armes syriennes détruites en mer' . Or, notre crainte est justement qu'une partie de l'arsenal soit passée par-dessus bord ....  Je regrette qu'aucun journaliste n' ait été capable d'utiliser le conditionnel pour écrire "auraient été".

    Décidément, ce feuilleton nous laisse un gout amer, espérons que la faune méditerranéenne n'y trouve pas le même gout.

    http://actu.orange.fr/monde/les-armes-chimiques-syriennes-detruites-en-mer-mais-obama-reste-vigilant-afp_CNT0000003D4OD.html


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  • Le cargo danois "Ark Futura" vient d'arriver au port Italien de  Gioia Tauro ou il vient de se positionner à coté du "Cape Ray". Nous avons la première image d'un container qui entre dans le ventre du navire-usine américain avec sa charge de produits diaboliques  

    https://ph.news.yahoo.com/photos/truck-carrying-container-danish-vessel-ark-futura-drives-photo-075428678.html

    Le "Cape Ray" prendre la mer , probablement dès demain pour ces opérations d'hydrolyse que le collectif "Objectif Transition" observe et dénonce avec beaucoup d'inquiétude depuis trois mois ....

    Pourvu  que l'opération ne se termine pas ainsi :


    Cape-Ray.jpg


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  • Mediterranean Cyclone 07 oct 1996 1202Z       Chère Madame Royal,


    Vous avez effectué  une visite « privée » ce dimanche dans nos Calanques et vous m’en voyez ravi. Vous avez évoqué dans la presse les zones de non-pêche, l’urbanisation, vous avez fait un tour en bateau électrique. Je suis content que nos Calanques vous tiennent à cœur. Grace à des militants  comme moi, amoureux de nos côtes et de la « belle bleue », nous avons échappé de plus est aux projets de forages de gaz et de pétrole à 30km au large de Toulon qui auraient pu souiller notre coin de paradis.

    Alors tout va bien ? Presque.

    Vous ne pouvez pas ignorer que depuis exactement ce même dimanche de mois de Juin 2014, 100%  des composants les plus dangereux des armes chimiques syriennes naviguent sur notre Méditerranée chérie. Ils y tourneront encore un peu en rond sur un bateau danois, en attendant d’être chargés la semaine prochaine sur le « Cape Ray », navire de la NAVY plus  tout jeune, transformé en usine flottante pour traiter et éliminer ces armes  à l’abri de tout regard quelque part dans les eaux internationales.

    Je ne veux pas ici revenir sur la totalité de ce sujet, avec mes camarades d’Objectif Transition nous avons informé, guetté, veillé et alerté depuis des mois. Nous avons reçu le soutien du sénateur Courteau, provoqué quelques reportages sur France 3 Corse, nous avons interpellé votre collègue Monsieur Fabius. Sans grand résultat. Nos amis Grecs et Italiens, qui s’inquiètent comme nous,  ont repris nos appels, manifesté dans les rues de Crète, d’Athènes ou de Calabre …. sans être entendu non plus.

    Nous n’attendons donc plus grand-chose de nos politiques aujourd’hui. Simples citoyens, nous avons fait ce qui était dans notre pouvoir et ce qu’on estimait être notre devoir. La balle est dans votre camp et vous ne l’avez pas saisie.

    La  communauté internationale n’a même pas accepté la présence de quelques observateurs indépendants à bord du Cape Ray pendant les opérations d’hydrolyse. C’était notre proposition raisonnable, notre exigence minimale. Pour toute réponse Monsieur Fabius à sorti sa langue de bois pour dire que « tout a été fait pour assurer …  etc etc « 

    Sachez seulement que vous ne pourrez pas dire  ‘je ne savais pas’.  En cas d’incident ou d’accident malheureux vous ne pourrez pas dire ‘responsable, mais pas coupable’.

    Sur ce, je vais retourner faire un tour à La Ciotat et profiter de ma belle bleue, en espérant qu’elle le  sera encore pour longtemps   …

    Cordialement

    Achim Gertz pour « Objectif Transition »

    Un peu de lecture pour le TGV du retour :  http://www.objectiftransition.fr/destruction-des-armes-chimiques-syriennes-en-mediterranee-le-dossier-dobjectif-transition/

     


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  • Le risque  de pollution du au transport maritime figurait déjà dans le rapport du Sénateur Roland Courteau consacré à l'état de la Méditerranée (je vous copie le chapitre entier ci-dessous). Or, nous avons maintenant à notre disposition un nouveau document publié le 15 avril 2014 par le "Ministère de l'Equipement, du Transport, du Logement, du Tourisme et de la Mer"  qui est une étude du trafic maritime en Méditerrannée occidentale :

    http://www.ladocumentationfrancaise.fr/var/storage/rapports-publics/054000140/0000.pdf

    Pour résumer ce pavé de 500 pages qui est une mine de graphiques et de chiffres : Le trafic maritime se densifie encore et les navires restent agés et dangereux - tout pour nous rassurer !

     

    Extraits du "rapport Courteau" conscrés au transport maritime en Méditerranée

    5. Le transport maritime

    Le transport maritime représente une source de pollution moindre que la pollution tellurique (évaluée entre 80 et 90 %). Mais la nature des produits concernés, la pollution chronique par les hydrocarbures et la menace très réelle d'un accident pétrolier majeur dans une mer semi-fermée font qu'il constitue un facteur de risque non négligeable.

    · Le trafic méditerranéen

    Les dernières données générales dont on dispose sont fournies par une étude de la Lloyd's datant de 2006.

    A cette date, on dénombrait 31 000 routes maritimes effectuées par 13 000 navires par an, 250 000 escales de navires de plus de 100 000 tonnes et 10 000 navires en transit par an.

    Les pétroliers y avaient effectués 4 229 voyages en charge, transportant 420 millions de tonnes de pétrole brut dont 72 millions de tonnes en transit.

    L'activité de transit est celle qui se développe le plus rapidement.

    Le trafic en provenance d'Asie (Moyen Orient pour les pétroliers et Chine et Asie en Sud-Est pour les porte-conteneurs) transite pour 70 % vers l'Europe du Nord et pour le reste s'arrête en Méditerranée, principalement dans les ports de Méditerranée occidentale (Gènes, Marseille, Barcelone, Tanger) :

    Source : Préfecture maritime Toulon

    Quotidiennement, ce trafic maritime est dense :

    Source : Préfecture maritime Toulon

    Le tableau ci-joint tiré de l'imagerie satellitaire donne un aperçu de ce phénomène de concentration et permet de le comparer à celui des approches maritimes de l'Atlantique et de la Manche :

    Sur longue période, le trafic maritime en Méditerranée a connu une croissance :

    - de 50 % si on le mesure par la capacité d'accueil installée dans les ports,

    - et de 58 % si on le calibre par le transit qui est passé de 312 à 492 millions de tonnes.

    Cet essor a reposé principalement sur l'augmentation du trafic international- extra méditerranéen -, mais a aussi résulté, à un moindre degré, du trafic euroméditerranéen qui marque l'intégration progressive de la zone à l'Union européenne.

    La progression du trafic a porté sur les produits énergétiques (+ 78 % sur le pétrole, + 114 % pour le gaz naturel liquéfié et + 165 % pour les portes-containeurs) ; il s'est aussi accompagné d'un fort accroissement de la taille des navires.

    L'étude précitée de la Lloyd's estime que le trafic maritime devrait s'accroître de 18 % sur la période 2006-2016 (dont 23 % pour le transit9(*)).

    Volume de conteneurs traités dans les ports méditerranéens, 2005 (EVP10(*))

    Source : AFD, Nestear, Plan Bleu

    · Des facteurs aggravants

    Quoique les tempêtes méditerranéennes puissent être conséquentes, le Bassin n'enregistre pas sur l'année des conditions de mer aussi dures que le Pacifique ou l'Atlantique - conditions qui ont conduit à des marées noires de grande ampleur (Exxon Valdez, Amoco Cadiz, Erika, Prestige, etc.).

    Mais les concentrations de trafic dans des passages étroits, couplées à des facteurs extérieurs (âge des navires, tendance générale au gigantisme) y constituent des facteurs de risques supplémentaires.

    Si la largeur du détroit de Gibraltar (14,4 km), la stabilité des courants et le dispositif de séparation de trafic mis en place permet d'assurer quotidiennement le transit de 310 navires (dont beaucoup de grande taille), il n'en est pas de même d'autres zones. Et en particulier :

    - des bouches de Bonifacio, zone de forte biodiversité, dont le détroit assez large ne compense pas les conditions de navigation (forts courants, écueils) qui peuvent s'avérer très dangereuses en cas de gros temps11(*) ;

    - du détroit de Messine (3 km de large) - on rappellera l'expression « tomber de Charybde (courant) en Scylla (rocher) » issue de la mythologie grecque ;

    - et, surtout du Bosphore (d'une longueur de 31 km et d'une largeur variant de 700 m à 3 km avec des courants violents).

    En 1938, 2 navires y transitaient par jour, d'une longueur moyenne de 50 m, aujourd'hui 150 navires y transitent dont certains de 350 m (ceci sans préjudice des nombreux « vaporettos » qui assurent le transit entre les rives européennes et asiatiques).

    Par précaution, le passage s'y effectue, par alternance, dans un sens puis dans l'autre. On y enregistre 8 échouages par an mais certaines « fortunes de mer » y ont eu des conséquences plus graves (comme la collision entre deux pétroliers en 1954 ou la perte d'un cargo panaméen en 2005). La progression du trafic de pétroliers y est constante (environ de 4 %/an), comme l'est l'accroissement de la taille de ces navires.

    Les autorités turques étudient actuellement le projet d'un canal, situé à 25 kilomètres à l'ouest d'Istanbul, long de 50 kilomètres et large de 150 mètres, qui pourrait permettre, à compter de 2023, le passage quotidien de 150 navires.

    Une autre zone présente des dangers du fait de la forte concentration du trafic, le triangle Toscane-Marseille-Corse :

    Les risques dus à ces particularités de conditions de navigation peuvent être renforcés par deux facteurs, l'un proprement méditerranéen, l'autre général :

    - Le millésime

    Le rapport précité de la Lloyd's insistait sur les différences de profil d'âge entre les navires faisant escale en Méditerranée occidentale (14 ans) et orientale (20 ans) et pointait le fait que le déploiement de vieux tankers en Méditerranée orientale exposait la région à un plus grand risque de pollution accidentelle.

    Un des interlocuteurs entendus à l'OMI par votre rapporteur a appelé son attention sur le fait que le même phénomène existait pour les navires transportant des passagers.

    - Le gigantisme

    Le gigantisme est une tendance générale qui, après avoir porté sur les pétroliers, les chimiquiers, dont la taille moyenne a doublé en 10 ans, s'est étendue aux porte-conteneurs et aux navires à passagers (tel le plus grand paquebot du monde l'« Ocean of the seas » : 360 m de long, 62 m de large, plus de 8 000 passagers et membres d'équipage, hauteur d'un immeuble de 20 étages).

    Outre leur lenteur de manoeuvre, ces navires présentent un danger : pour leur propre propulsion, ils emportent des cuves contenant plus de 20 000 tonnes d'hydrocarbures, soit la cargaison de l'Erika.

    · Les types de pollutions maritimes

    Les pollutions maritimes sont soit accidentelles, soit chroniques.

    Le rapport déjà mentionné de l'Agence européenne pour l'environnement en donne une illustration pour les navires citernes qui auraient déversé accidentellement 80 000 tonnes de pétrole entre 1990 et 2005 :

    Principaux déversements accidentels d'hydrocarbures par des navires-citernes

    (> 700 tonnes) 1990-2005

    Source : PNUE - WCMC, 2004

    Les risques d'accidents sont probablement amplifiés par un phénomène émergent : la croissance des pertes de conteneurs en mer - alors que ce trafic se développe très fortement sur le bassin méditerranéen. Un travail universitaire récent12(*) évaluait ces pertes à 10 000 par an (sur l'ensemble des océans)13(*), mais il citait des estimations incluant les pertes non déclarées allant jusqu'à 60 000 pertes de conteneurs par an.

    Ce mémoire relevait que le gigantisme des porte-conteneurs (il existe un projet de navire de 450 m de long) aggravait le risque de perte. Il s'inquiétait également du fait que les ships planners (les gens qui organisent le chargement des conteneurs) étaient loin de tous avoir une expérience maritime. Il insistait sur ce point : certains navires supportent une charge de frêt excessive.

    Et enfin, cette étude relevait deux risques majeurs :

    - le risque de collision des conteneurs flottants avec des navires,

    - et le risque propres aux conteneurs transportant des produits chimiques (par exemple, lors de l'hiver 1993-1994, le « SHEBRO » a perdu 91 conteneurs au large du Cotentin dont certains transportaient des pesticides. Les plages ont alors été polluées par 135 330 sachets de pesticides, de l'ordre de 2,7 tonnes).

    Les pollutions chroniques sont de deux ordres :

    - les dégazages d'hydrocarbures que l'on estime annuellement en Méditerranée à une fourchette entre 100 000 et 250 000 tonnes par an ;

    - et les pollutions aérologiques imputables à la propulsion des navires (CO2, oxyde de souffre, etc.).


    * 9 Compte tenu de la croissance des exportations en provenance de Chine, ce chiffre devrait probablement être revu à la baisse.

    * 10 EVP : équivalent vingt pieds.

    * 11 La France et l'Italie ont déposé une soumission à l'organisation maritime internationale (OMI) visant à y contrôler le transport de substances dangereuses.

    * 12 Mémoire de Mastère présenté par Mme Zoé PAJOT à la Faculté de droit et des sciences politiques de l'Université de Nantes.

    * 13 En 2000, 11 % des litiges générés par le transfert de conteneurs portaient sur des pertes de conteneurs à la mer.


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  • Giens0566La mission scientifique Tara fait le tour du globe en voilier afin de faire un état des lieux de nos mers et océans. Elle répertorie et  analyse les pollutions diverses (notamment des micro-déchets plastiques) et la biodiversité. Les escales du voilier seront des occasions de sensibilisation à ces thématiques, visites scolaires  à bord, projections de films etc … Tara milite également pour la multiplication de la création des aires marines protég

    Après des mois passés dans les mers froides, Tara fera un tour en  Méditerranée jusqu’en novembre de cette année. Une page dédiée permettra de suivre cette tournée méditerranéenne :

    http://oceans.taraexpeditions.org/fr/expeditions/tara-mediterranee-2014/l-expedition-tara-mediterranee-2014.php?id_page=1655  Prochaine étape : Port Cros .

    Vous pouvez même connaître la position quotidienne du navire sur cette carte : http://oceans.taraexpeditions.org/carte/

    Il vous est possible de laisser des messages à l’équipage. Je ne vais pas me priver de leur demander de compléter la  carte des forages offshore en Méditerranée que « Objectif Transition » est en train d’établir … ;-)  http://www.objectiftransition.fr/exploitation-offshore-en-mediterranee-petrole-et-gaz/

     

    Un seul b-mol de ma part : La présence parmi les « partenaires » de l’opération,  du groupe « Véolia environnement » et du groupe IDEC, promoteur/constructeur, entre autres de bâtiments dans la zone logistique de Fos ;-) qui  font là de jolies opérations de greenwashing. Mais bon, c’est comme avec la fondation Hulot, on ne va pas cracher sur le financement d’une opération si utile …..

     

    Le site principal de Tara – expédition, avec des liens intéressants, des archives ….

    http://oceans.taraexpeditions.org/fr/une-expedition-scientifique-de-2-ans-et-demi-sur-tous-les-oceans-du-monde.php?id_page=1


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  • Destruction de l’arsenal chimique Syrien en Méditerranée

    Appel à mobilisation !

     

    Nous ne pouvons être indifférents à ce qui se passera dans quelques jours ou semaines au milieu de la mer Méditerranée : la destruction de la partie la plus dangereuse de l’arsenal chimique Syrien à bord d’un navire américain.

    Le « MV Cape Ray », véritable usine flottante affrété par l’ONU, traitera par « hydrolyse » et loin des regards en quelques semaines les produits chimiques les plus terrifiants de l’arsenal de Bachar el-Assad.

    Le lieu est tenu secret, mais se situera en haute mer, quelque part entre la Crète et l’ile de Malte.

    L’opération prévue pose un certain nombre de questions : le manque de sécurité maritime, l’âge du navire, la rapidité  envisagée des opérations, la faiblesse du statut juridique lié aux eaux internationales, le risque de déversements « accidentels » à l’abri de tout regard…

    L’inquiétude gagne les pays riverains, l’Italie, la Grèce, notamment l’île de Crête ou la résistance s’organise avec la création d’une coordination d’associations et de citoyens, et l’organisation de manifestations qui ont réuni plusieurs milliers de personnes. Tous  protestent contre cette menace que serait un déversement accidentel ou volontaire de produits toxiques et luttent pour la sauvegarde de la Méditerranée. La mer  a déjà suffisamment servie de poubelle pour des armements divers dans cette partie de « Mare Nostrum », soit par des Etats riverains, soit par la mafia sicilienne. Le traitement par hydrolyse n’a jamais été mis en oeuvre sur un navire et dans de telles conditions.

    Sous la pression des opposants, l’OIAC ( Organisation internationale pour la destruction des armes chimiques) vient de proposer aux associations « inquiètes » la visite du « MV Cape Ray » – offres que celles-ci ont décliné – de crainte de servir une opération de communication de l’ONU.

    En France, « Objectif Transition » et « Robin des Bois » ont tenté d’attirer l’attention sur le sujet par la voie des médias ou l’interpellation de Mr Laurent Fabius, ministre des Affaires Etrangères, sans succès.

    Selon les dernières informations fournies par Archipelagos , l’OIAC semble se désolidariser de l’opération de communication de l’US Navy prévue ce jour à bord du MV Cape Ray dans le port de Rota (Espagne). et avoue ne pas avoir le contrôle de l’opération de démantèlement, entièrement supervisée par les Etats-Unis.

    Aujourd’hui plusieurs personnalités écologistes, collectifs associatifs se mobilisent en France et lancent un appel pour stopper ce projet de traitement de l’arsenal chimique syrien en pleine mer.

    Nous demandons de reconsidérer la possibilité de le traiter à terre dans une zone sécurisée et exigeons la présence d’observateurs neutres et indépendants pour garantir la traçabilité des opérations et l’absence de risques sanitaires et environnementaux.

    Pour ce faire, nous allons  interpeller associations environnementales, élus locaux et régionaux des zones littorales, journalistes, responsables nationaux et européens …. Nous allons également entrer en contact avec associations et collectifs des pays riverains.

    Merci d’appuyer  à  notre démarche.   Le « MV Cape Ray » ne doit pas prendre la mer !

     

    Achim Gertz, Bertrand Rio pour Objectif Transition

    Eric Delhaye, président de Nouvelle écologie démocrate

    Roland Courteau, sénateur

    Les Amis de la terre, région sud :

    Les Amis de la terre, Hérault

    Lers Amis de la terre, Bouches du Rhône

    Julien Pecari , le Phare

     


    Revue de web:

    Le démantèlement offshore des armes chimiques syriennes se prépare à l’abri des regards

    http://www.actu-environnement.<wbr>com/ae/news/demantelement-<wbr>armes-chimique-syrie-USA-<wbr>mediterranee-robin-bois-20906.<wbr>php4

    Destruction des armes chimiques syriennes en Méditerranée

    http://blogs.mediapart.fr/<wbr>blog/clairjo/030414/<wbr>destruction-des-armes-<wbr>chimiques-syriennes-en-<wbr>mediterranee

    Tumulte en Crète contre les déchets toxiques syriens

    http://jacques.tourtaux.over-<wbr>blog.com.over-blog.com/<wbr>article-grece-mediterranee-<wbr>non-a-l-enfouissement-en-<wbr>crete-contre-les-dechets-<wbr>toxiques-syriens-123069907.<wbr>html

    Το « Αρχιπέλαγος » .. ανεβαίνει στο πλοίο των χημικών Cape Ray!

    http://www.ekriti.gr/article/<wbr>arhipelagos-anevainei-sto-<wbr>ploio-ton-himikon-cape-ray

    Alerte destruction des armes chimiques syriennes en méditerranée : les crétois se mobilisent.

    http://blogs.mediapart.fr/<wbr>blog/mariethe-ferrisi/170114/<wbr>alerte-destruction-des-armes-<wbr>chimiques-syriennes-en-<wbr>mediterranee-les-cretois-se-<wbr>mobilisent

    LA DESTRUCTION DES ARMES CHIMIQUES SYRIENNES EN HAUTE MER : UN DANGER MORTEL POUR LA MÉDITERRANÉE

    http://acimedit.net/la-<wbr>destruction-des-armes-<wbr>chimiques-syriennes-en-haute-<wbr>mer-un-danger-mortel-pour-la-<wbr>mediterranee-soutien-de-lacm-<wbr>a-la-mobilisation-des-<wbr>collectifs-grecs/

    LES PRÉOCCUPATIONS DE LA CRPM AU SUJET DES ARMES CHIMIQUES SYRIENNES

    http://news.cpmr.org/fr/news-<wbr>crpm/les-preoccupations-de-la-<wbr>crpm-au-sujet-des-armes-<wbr>chimiques-syriennes/

    Le armi chimiche siriane in viaggio verso l’Italia

    http://espresso.repubblica.it/<wbr>internazionale/2014/01/13/<wbr>news/le-armi-chimiche-siriane-<wbr>in-viaggio-verso-l-italia-1.<wbr>148625

    Message from Jean-Claude Schwendemann, president of the association Alsace – Crete

    http://helpthegreekpeople.<wbr>blogspot.fr/2014/04/message-<wbr>from-jean-claude-schwendemann.<wbr>html

     

     

    Associations et organismes prenant part à l’opposition au projet de destruction de l’arsenal chimique en Méditerranée :

    Archipelagos, Institute of Marine Conservation (Grèce)

    Assemblée des citoyens et Citoyennes de Méditerranée

    CRPM (Conférence des Régions Périphériques Maritimes)

    Robin des Bois

     

    - Pétition : Interdire la destruction des armes chimiques syriennes en méditerranée.


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  • satelitte NASA janvier14pollution pluies

    Source : "observatoire NASA"   Les pluies du 20 et 21 janvier 2014 laissent des "panaches" de boues et de polluants sur des dizaines de kilomêtres, impressionant et inquiétant !

     

    Les récentes intempéries dans le Var et les Alpes Maritimes ont fait comme d’habitude  « la Une »  des médias  pour certains aspects   spectaculaires   de ce qui n’était dans le fond qu’un simple épisode pluvieux un peu conséquent: éboulements, voitures emportées, habitants en détresse.

    Nos amis de « Reporterre » ont  bien souligné le caractère si peu « naturel » de cette catastrophe :( http://www.reporterre.net/spip.php?article5287 ) artificialisation des sols, canalisation des ruisseaux, bétonnage … la responsabilité de l’homme est évident, au moins pour l’aggravation d’un phénomène naturel.

    De manière connexe, je tiens à attirer l’attention sur un autre aspect, trop peu traité, de ces épisodes pluvieux. : les conséquences désastreuses pour la mer !

    Les pluies de ruissellement sont une véritable plaie pour la  Méditerranée, d’autant plus que    lorsqu’elles sont conséquentes comme à la mi-janvier 2014 sur le sud-est de la France.

    On estime que 80% de la pollution de la Méditerranée est d’origine terrestre et produite par l’homme.

    Ne sont pas en cause uniquement les communes littorales. Bien en amont, toutes les pollutions terrestres sont recueillies par les cours d’eau des bassins versants.

    Il faut bien se mettre dans la tête que tout finit dans la mer :

    -         les produits utilisés dans l’agriculture, engrais, pesticides..

    -          les résidus industriels comme les métaux lourds

    -          les rejets des automobiles : tout ce que crachent les pots d’échappements    forme  une fine pellicule d’hydrocarbures sur l’ensemble des routes , parkings, surfaces commerciales. Sans oublier les poussières des freins et  pneumatiques….

    -         Les résidus des stations d’épuration – d’autant plus qu’elles débordent souvent en cas de fortes pluies.

    -         Les limons et particules de terres ne présentent pas de toxicité à proprement dite, mais peuvent avoir des effets négatifs sur les écosystèmes côtiers par étouffement de la flore.

    -         De manière générale tous les déchets de la civilisation, du débris de plastique au  filtre du mégot de cigarette

     

    Qui analyse l’eau en dehors de l’été ? Personne.

    Les  communes littorales sont souvent confrontées à ces pollutions, mais s’en préoccupent surtout en période estivale et majoritairement pour la pollution bactérienne due aux eaux usées. Les fréquentes interdictions de baignade en pleine période touristique, comme par exemple  à Marseille ou La Ciotat , sont du plus mauvais effet ….

    Lorsqu’on cherche des analyses de la qualité de l’eau en dehors de cette période de l’année, on ne trouve …. rien !

    L’association Surfrider a bien analysé la situation :  les normes des eaux de baignade deviennent de plus en plus strictes, mais les analyses sont de moins en moins complètes, exit les polluants chimiques ou les hydrocarbures …..

    http://blog.surf-prevention.com/2011/06/14/qualite-eau-de-baignade-nouvelles-normes/

     

    Alors, que faire ?

    Il n’y a aucune recette miracle et il sera difficile de revenir en arrière en ce qui concerne le ruissellement. Les autorités prennent lentement conscience du sujet, en imposant par exemple les bassins de rétention d’eau lors de nouvelles constructions d’immeubles ou de lotissements.

    La très officielle Agence de l’Eau vient de lancer en janvier 2014 un appel à projets concernant la pollution fluviale :

    http://www.eaurmc.fr/pollutionpluviale

    Il existe également des dossiers très techniques concernant les ouvrages de protection de la ressource en eau au niveau de la pollution d’origine routière :

    http://www.cete-aix.fr/imgarea/Cotita%20CCR%20OUV_PROTEC%20EAUX.pdf

    Le clou est le « protocole d’accord européen concernant la pollution terrestre de la Méditerranée » , datant de 1980. Ce protocole est très bien écrit, mais   soit insuffisant, soit non-appliqué :

    http://new.eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/PDF/?uri=CELEX:21983A0312%2801%29&from=EN

    Allons, Mesdames et Messieurs les décideurs, encore un petit effort. !

    Mais n’oublions pas que nous aussi, individus polluants à notre petite échelle, sommes  également responsables

     


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  • Le collectif  "Objectif Transition" s'intéresse particulièrement à la thématique de la sécurité maritime liée au trafic grandissant  de bateaux surdimensionnés et/ou dangereux ainsi qu'à la problématique des forages off-shore.

    Dans ce cadre et suite à notre combat contre le permis "Rhône Maritime" nous nous sommes rendu compte qu'il n'existe pas de liste ni de carte recensant les sites de forages en Méditerranée.

    Les raisons  de cette confidentialité doivent être multiples,   sécuritaires et politiques.

    Que cela ne tienne ! Nous allons tenter de la faire nous même - et peut-être grâce  à votre aide.

    Le sénateur Roland Courteau parlait dans son rapport sur la Méditerranée de 62 sites de forages, dont certains proche de la vétusté, d'autres sources parlent de plus de 200 !

    A l'heure actuelle nous avons identifié 25 plateformes en activité en Méditerranée et comptons bien en trouver d'autres. C'est un travail de fourmi  et de détective.... Merci aux "spécialistes" de nous faire part de leurs connaissances, tuyaux ou sources utiles par notre rubrique 'contact'.

    Rappelons ici que la Méditerranée est une mer fermée qui ne supporterait pas un accident majeur. Le risque Zéro n'existe  pas, l'actualité nous le montre trop souvent. 


    Accédez à la carte interactive directement sur le site de "Objectif Transition"

    carte-forages.JPG


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    Mediterranean Cyclone 07 oct 1996 1202Z    (cyclone en octobre 1996, wikipédia)

     

    Ouragan, tempête tropicale, cyclone ...  qu'importe l'appelation (probablement scientifiquement peu juste), Cleopatra est un phénome méteorologique exceptionnel qui vient de faire une vingtaine de victimes en Sardaigne.

    Il y en a toujours eu et il y en aura encore. Le problème consiste dans la probable multiplication de ces tempêtes automnales et de notre non- préparation à celles-ci.

    Forces de sécurité débordées, urbanisation littorale non adaptée, moyens d'alerte insuffisants.

    La Sardaigne vient de le payer chèrement, mais je pense que si une telle tempète accompagnée de déluge (tout de même 440 mm d'eau dans la journée) venait à s'abbatre sur la Corse, le résultat ne serait guere différent.

    Le bouleversement climatique auquel nous sommes en train d'assister s'accompagne également d'une augmentation de la température de la Méditerranée et d'une montée du niveau de la mer, maintenant mesurable.

    Il y aura donc un nombre grandissant de "Cleopatras".
    Pour le sujet qui me préoccupe depuis trois années, c'est à dire les forages de pétrole off-shore en Méditerranée, je lance  un message d'alerte afin que les pays du pourtour méditerranéen prennent en compte cette nouvelle donne. Il s'agit de démanteler les plateformes les plus fragiles, de sécuriser davantage les plateformes existantes et de ne plus en construire de nouvelles.

    La Méditerranée n'est pas encore le Golfe du Mexique en termes de fréquence de cyclones, mais le moindre accident y aurait des conséquences encore bien plus dramatiques. Le renforcement de la reglementationlink européenne  dans ce domaine est un bon pas en avant, mais le risque zéro n'existera pas.

     

     


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  • La Méditerranée, comme beaucoup d’autres endroits sur notre planète souffre d’un développement économique  non-maitrisé et de l’incapacité politique d’aller vers cette maitrise.

     

    Le constat est clair et limpide comme l’eau au large de Porquerolles : la Méditerranée souffre de l’urbanisation, des pollutions diverses, de la démographie galopante, de surpêche, du réchauffement climatique ….

    Le rapport sur ce sujet, dit « rapport Courteau »,  du Sénateur M  Roland Courteau publié en 2011 et approuvé par l’Office Parlementaire d’Evaluation des Choix Scientifiques et Technologiques (OPECST)  est une référence unanimement saluée. Il passe en revue sur 160 pages les dangers qui pèsent sur notre « belle bleue », du dégazage aux PCB, en passant par la surpêche, les pesticides, le traitement des eaux usées, les forages off-shore,  l’urbanisation de ses côtes, les macro- et micro-déchets, le réchauffement des eaux  etc. etc. …et donne quelques pistes pour améliorer la situation.  Il en existe une version de synthèse de 8 pages, idéale  à lire à la plage, les pieds dans l’eau de moins en moins limpide  ….  http://www.senat.fr/rap/r10-652/r10-652-syn.pdf

     

    Quelques chiffres en passant pour donner le tournis :

    - la Méditerranée est une machine à évaporation énorme : 3130 km3 par an

    - ses eaux se renouvellent en un siècle

    - en 30 ans ses populations côtières sont passées de 96 à 145 millions d’habitants

    - le bassin concentre 31 % du tourisme mondial

    - environ 60 plateformes d’extraction d’hydrocarbures sont en fonctionnement

    - 60 à 80 % des habitants de la rive sud ne sont pas reliés à un réseau d’assainissement valable

    - par km2 on trouve 500.000 micro-déchets (300 microns)

    - la mer s’est réchauffée de 1°C en l’espace de 30 ans

     

    IMG 3072

     

    Le problème de la Méditerranée est que sa souffrance  ne se voit pas, ou si peu, ou pas encore de partout.

     

    Au mois de juin 2013, deux  ans après la publication du rapport, a eu  lieu un débat au Senat français en présence de  M . Courteau pour « faire le point » ( http://www.senat.fr/rap/r12-536/r12-536_mono.html ) et force est de constater que les progrès réalisés sont minimes et insuffisants. La situation est toujours aussi préoccupante.

    On arrive par exemple à réduire le nombre et la quantité des dégazages des navires grâce à une surveillance aérienne accrue et une politique plus répressive, mais l’outil satellitaire préconisé n’est toujours pas en place et les plateformes pétrolières les plus anciennes fonctionnent toujours.

     

    La faute à quoi et à qui ? Au manque de moyens financiers, de volonté politique, de coordination des organismes existants et à la crise politique dans les pays des   rives sud et est de la Méditerranée.

     

    L’instabilité politique sur les rives sud et est de la Méditerranée est dramatique non seulement pour ses habitants, mais également pour la protection de la mer. L’UPM (Union pour la Méditerranée, initiée par Nicolas Sarkozy) a clairement échoué pour des causes politiques liées au conflit israélo-palestinien.  Les suites par endroit  ‘difficiles’ du printemps arabe aggravent encore la situation. Ce n’est malheureusement « pas le moment » de s’occuper des problèmes d’assainissement ou de la résorption des décharges  à ciel ouvert en bordure littorale …

     

    Il ne s’agit pourtant pas de jeter la pierre aux pays du Sud car la situation est loin d’être rose sur les rives nord de ‘Mare Nostrum’. Je citerais à titre d’exemple la situation de l’agglomération Marseillaise avec ses problèmes d’assainissement, de rejets de boues rouges ou de lessivage d’anciens sites industriels ainsi que l’apport par le Rhône de son lot de PCB et autres nitrates. Par la configuration de la Méditerranée, ses vents du Nord et ses courants, le Sud hérite même une grande partie de ‘notre’ pollution.

     

    Une épée de Damoclès est à peine abordée dans le rapport Courteau : le bouleversement possible du complexe système des courants, dû à l’augmentation des températures (1°C en trente ans !) et de la salinité de l’eau. (Sujet abordée dans cet article très didactique : http://www-g.oca.eu/cerga/GMC/kids/cd/pdffr/Med.pdf ) Ce bouleversement pourrait avoir des conséquences importantes sur la vie marine.

     

    Alors qu’il sera impossible d’intervenir en peu de temps sur le réchauffement climatique, il ne faut cependant pas baisser les bras, mais  essayer de mettre en œuvre un certain nombre d’actions et de mesures pour sauver ce qui peut l’être encore.

    Le nombre d’aires marines protégées est croissant et il faut s’en féliciter. Mais  à quoi sert une aire protégée dans une mer fermée ou le moindre accident pétrolier aurait des conséquences gravissimes ?  Il ne faudrait pas hésiter par exemple à mettre sur la table le sujet de l’arrêt des plateformes pétrolières les plus anciennes ou la limitation de la taille des navires. Les porte-conteneurs de la dernière génération portent à leur bord autant de carburant pour leur propre propulsion (20.000 tonnes) que ce qu’il y avait dans les soutes de l’Erika !

    Ce sujet et d’autres devrait être pris  à bras le corps par l’Union Européenne qui devrait jouer dans l’avenir  un rôle principal et devenir fédérateur de la protection de la Méditerranée. La recherche d’un partenariat  « dépolitisé » avec les autres pays du pourtour méditerranéen est un impératif qui ne pourrait être réalisée par les nations séparément.

    La difficulté résidera dans l’articulation du travail d’expertise des spécialistes, chercheurs, universitaires, scientifiques avec la décision politique.

    Les gouvernances pan-nationales deviendront une obligation pour la résolution des problèmes.
    Rêvons un peu, par exemple  à la création d’un parlement des Pays Méditerranéens à l’instar du parlement Européen.  A l’heure actuelle cela semble totalement hors de portée, mais à « Objectif Transition » on part du principe qu’on ne doit pas s’interdire les utopies ….


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  • Des baigneurs affolés rejoignent les plages, les secouristes sont débordés …. Un nouveau passage de Pelagia Noctiluca a vidé l’eau en dix minutes ….. cela dure déjà depuis  3 semaines, les hôteliers se plaignent d’annulations de dernière minute, les campings se vident, l’industrie touristique est catastrophée  …. Science fiction ou bientôt réalité sur la Cote d’Azur et d’autres régions balnéaires de la Méditerranée ?

    Pelagia_noctiluca_-Sardinia-.jpg

    La question se pose sérieusement. En influant directement sur un écosystème, ici la Méditerranée, l’homme déclenche des processus difficilement contrôlables qui pourront avoir des conséquences économiques insoupçonnées.

    Je ne veux pas faire dans le catastrophisme,  parlons des faits :  La communauté scientifique est encore (mais de moins en moins …)   partagée : y a t   il réellement augmentation alarmante  de la population des méduses en Méditerranée ? S’agit il d’un phénomène naturellement cyclique ou est ce que l’homme a sa part de responsabilité ?

    Dans les « temps anciens » on parlait bien « d’années à méduses », souvent tous les huit  ans, mais depuis peu le phénomène est annuel ou bisannuel.

    Trois facteurs sont présumés responsables d’une augmentation du nombre des méduses en Méditerranée :

    - le réchauffement lent de la Méditerranée est avéré, d’environ 1 °C en 30 ans , ce qui a des conséquences  considérables sur les populations et migrations des poissons. Il semble que l’augmentation de la température de l’eau favorise directement la fertilité des méduses.

    - la surpêche qui diminue le nombre de prédateurs qui se nourrissent des méduses adultes, mais surtout des larves. La surpêche libère également une niche écologique pour les méduses qui se nourrissent dans certains cas du même plancton que les jeunes poissons. Disons que la nourriture est   plus abondante puisque il y a moins de poissons pour la partager…

    Certaines méduses se nourrissent également de larves de poissons ce qui accentue encore le cercle vicieux.

    -     la pollution par l’apport de matières organiques d’origine agricole ou humaine  (et – nouvelle hypothèse - residus médicamenteux ) augmente la quantité de plancton et donc de nourriture. En certaines régions du globe cela vire à la catastrophe (mer de Chine)

     

    Alors que faire ? Comme souvent, suite aux « changements » provoqués par l’homme il ne lui reste  plus qu’à « réagir » pour limiter les dégâts … et intervenir sur les 3 points cités.

    - Pour le réchauffement de la mer  cela parait illusoire à moyen terme. Il faudra donc « faire avec ».

    - Par contre il y a moyen d’intervenir sur les populations  de poissons par une réduction drastique des quotas de pèche alloués aux pécheurs industriels. La discussion européenne sur les quotas ne tient pas compte de la problématique « méduses » ; il faudra intégrer cela rapidement. A titre d’exemple le thon rouge est (avec la tortue marine) un gros mangeur de méduses.

    - La réduction des pollutions organiques se joue sur les terres et dans l’agriculture. Les stations d’épuration des eaux usées devraient être également largement améliorées dans certaines régions de la Méditerranée.

    D’autres  pistes  sont également explorées actuellement, comme la pêche des méduses pour les transformer en … nourriture humaine.

    Enfin  il y a également la protection directe de certaines plages par des filets. Mais comme pour la protection des sites de pisciculture cela est fastidieux, couteux et pas sans conséquences sur les « autres » habitants de la mer.

    Vous pouvez aider les scientifiques à quantifier les méduses ainsi qu’à cartographier leurs emplacements en vous inscrivant sur le site collaboratif de l’observatoire des méduses en Méditerranée.  http://meduse.acri.fr/home/home.php

     

    gare_aux_meduses.jpg

     

    A quand ces panneaux au bord de la belle bleue ….. ?

     

     

     

     

    ACRI   portail d’observation des méduses   http://meduse.acri.fr/home/home.php

    Mangeons les méduses    http://www.futura-sciences.com/fr/news/t/zoologie/d/mangeons-des-meduses-pour-sauver-les-poissons-de-mediterranee_46924/

    Rapport de la FAO sur les méduses en méditerranée, 62 pages  http://www.fao.org/docrep/017/i3169e/i3169e.pdf

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Pullulation_de_m%C3%A9duses

    http://www.lecompa.fr/dossier-web/un-musee-meduse/pollution-et-meduses


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