• Boues rouges de Gardanne : Mme la Ministre ne veut rien savoir ....

    ...  à la grande satisfaction des défenseurs de notre Belle Bleue. D'après l'article de la Provence ci-dessous il se pourrait bien que l'entretien entre Madame Royal et le représentant d'Alteo ait tourné au vinaigre. Je m'en réjouis pour la Méditerranée mais ne peut m’empêcher de souligner ce paradoxe : un conseil scientifique d'un Parc National donne son feu vert (avec beaucoup de réserves toutefois) et une ministre de l'écologie (socialiste de surcroit  !)  met son veto. Je suis  à peu près certain que si ce dossier avait été sur sa table en Vendée elle n'aurait pas été si vite en besogne. Lequel de ses collègues sera obligé de se débrouiller avec 700 chômeurs de plus sur le bras ....? Je suis assez perplexe également, car sur les autres dossiers Gardannais que sont le permis de gaz de charbon et la centrale de "biomascarade" d'Eon elle ne répond même pas aux courriers des associations locales ... Ceci dit, attendons ces "études complémentaires du BRGM" - un revirement n'est jamais à exclure .... ;-)

     

    Ci-dessous l'article de la Provence du 20 septembre 2014 :

    Pollution dans les Calanques : Ségolène Royal voit rouge

    Marseille / Publié le Samedi 20/09/2014 à 06H06

    Refusant tout compromis avec Alteo, la ministre de l'Écologie n'accepte aucun rejet en mer

     

    Actualités - Pollution dans les Calanques : Ségolène Royal voit rouge
    Le gouvernement exige que les éventuels rejets en mer effectués dans les eaux du parc (vues ici depuis les falaises de Devenson) ne contiennent ni arsenic ni métaux lourds.

    Photo Frédéric Speich

     

    Après avoir twitté sa colère et sa désapprobation dès l'annonce de la décision du Conseil d'administration du Parc national des Calanques donnant le feu vert à la société Alteo pour rejeter ses eaux résiduelles en mer pendant encore 30 ans, la ministre de l'Ecologie a fait savoir hier qu'elle "ne donnera pas d'autorisation de poursuivre les rejets de boues rouges, même sous une forme liquide, en Méditerranée". Pire pour l'industriel qui produit de l'alumine sur son site de Gardanne, Ségolène Royal exige de lui qu'il anticipe l'arrêt total de ses rejets de boues rouges, initialement fixé au 31 décembre 2015 !

    Seul bémol dans cette prise de position pour le moins radicale : la ministre précise que "la demande d'autorisation de rejets liquides ne sera pas accordée en l'état (...) car il faut viser un objectif zéro rejet d'arsenic et de métaux lourds en mer", ce qui suppose que des avancées peuvent encore être réalisées en ce domaine par l'industriel.

    La destruction de l'environnement est aussi destructrice d'emplois

    De même, Ségolène Royal dit avoir saisi le Bureau de recherche géologique et minière (BRGM) afin que ce dernier réalise "une expertise indépendante" dont le résultat lui sera communiqué dans deux mois, ce qui laisse penser là encore que tous les éléments d'appréciation ne sont pas en sa possession, et que des correctifs sont envisageables.

    Quant aux conséquences réelles ou supposées que cette décision pourrait avoir sur l'activité de l'entreprise et donc sur son personnel, Ségolène Royal se veut très claire : "La destruction de l'environnement est aussi destructrice d'emplois et génératrice de dépenses publiques élevées".

    Faut-il en déduire que l'entretien que la ministre dit avoir eu au préalable avec le patron d'Alteo, a tourné au vinaigre ? C'est n'est pas impossible. Mais Ségolène Royal a peut-être aussi été sensible à la théorie récemment développée par le Pr Henry Augier, l'un des scientifiques marseillais les plus au fait de cet épineux dossier.

    Selon ce dernier, en effet, même si les eaux résiduelles que veut continuer à rejeter l'industriel contiennent des concentrations en métaux lourds bien moins importantes que les boues, ces liquides ont une densité beaucoup plus faible que celle de l'eau de mer.

    "Or contrairement aux boues qui tombent et s'accumulent au fond, ceux-ci vont se maintenir dans la tranche supérieure des eaux marines, voire remonter à la surface pour ensuite être entraînées vers le coeur marin du parc par le jeu du courant ligure et de sa circulation complexe autour des îles de l'archipel de Riou".


    LA BONNE CIBLE

    "Il ne faut pas se tromper de cible", avait fait savoir quelques jours plus tôt l'ancienne présidente du parc et actuelle maire UMP de Cassis, Danielle Milon, justifiant le choix du conseil du parc dont elle fait toujours partie. "Le parc n'est pas responsable de ces déversements ni ne les autorise puisqu'ils existaient préalablement". Danielle Milon rappelle que "depuis deux ans, tous les administrateurs, y compris les représentants de l'État actuel, ont travaillé à mettre l'industriel sous pression".

    Grâce à quoi, selon elle, ce sont près de 183 000 tonnes par an de boues solides qui ne devaient plus être déversées dans la fosse de Cassidaigne. Et de conclure : "Il faut savoir que certaines années, c'était plus de 400 000 t, et personne, aucune association, aucun ministre n'a bougé alors !"

     

    Philippe Gallini

     PS: très bonne émission de France Culture qui fait le tour de la question :  http://www.franceculture.fr/emission-terre-a-terre-territoires-sans-menagement-4-les-boues-rouges-et-le-parc-national-des-calanq  

     


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