• article sur le permis Rhône Maritime dans "Les Echos"

    ci-dessous le texte de l'article , avec l'aimable autorisation de Paul Molga, le correspondant local des "Echos"

     

    La recherche de pétrole au large de Marseille fait des vagues

    Le permis de prospection d'hydrocarbures dont Melrose demande la prolongation à proximité des côtes marseillaises mobilise les écologistes, qui alertent sur les dangers encourus par la faune sous-marine. Le gouvernement fait la sourde oreille.

    Les géologues de la société britannique Melrose en ont maintenant la certitude : il y a bien du pétrole et du gaz en quantité dans le sous-sol au large de Marseille. Après sa campagne de prospection conduite en début d'année, le groupe attend maintenant la prolongation du permis initial d'exploration, arrivé à expiration, pour conduire les campagnes complémentaires destinées à lui assurer que « tous les éléments nécessaires à un système pétrolifère actif sont effectivement présents », selon le dossier à l'instruction au ministère de l'Industrie. Les investigations pourraient alors se poursuivre pendant cinq ans pour délimiter plus précisément le potentiel d'extraction et un puits pourrait être foré, si le gouvernement l'autorise, à une cinquantaine de kilomètres des côtes. Dans cette perspective, Melrose a signé ce printemps une convention de partenariat avec le géant texan Noble Energy aux termes de laquelle il détiendra presque trois quarts des droits du puits si le permis est délivré.

    Indignation des écologistes, qui fustigent le silence du gouvernement. « Pensez-vous qu'un tel projet soit compatible avec une politique de développement soutenable en Méditerranée ? », avaient écrit ce printemps les élus marseillais à la ministre de l'Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, qui ne leur a pas répondu. Une question écrite déposée fin octobre à l'Assemblée par le député-maire PS d'Ajaccio, Simon Renucci, vient de buter sur la même impasse.

    Comme pour l'affaire du gaz de schiste, la colère et l'incompréhension ont commencé à monter dès la campagne de prospection, car le système utilisé peut être potentiellement mortel pour la faune sous-marine, dénoncent les scientifiques. « Les canons sismiques qui quadrillent la zone analysent l'écho de décharges d'air comprimé d'une puissance de 250 décibels, suffisantes pour tuer un cétacé à proximité, endommager son sonar dans un rayon de 20 kilomètres et impacter les pêches sur des distances considérables », explique Denis Lieppe, conseiller scientifique au parc national de Port-Cros.

    Espèces vulnérables

    Adossé au sanctuaire marin Pelagos regorgeant d'espèces protégées, la concession délivrée à Melrose couvre une zone de 12.500 kilomètres carrés avec des fonds marins pouvant aller jusqu'à 2.500 mètres. Or, pas moins de dix espèces de mammifères marins classées vulnérables ou en danger (grands dauphins, baleines...), quatre espèces de tortues marines et une quarantaine d'espèces de poissons croisent dans le périmètre. Les visites surprises orchestrées par la Direction de l'environnement pour vérifier l'application des mesures de prévention et de protection de la faune imposées par l'Etat n'ont pas rassuré les spécialistes, qui ont maintenant une autre inquiétude : la maîtrise aléatoire des forages profonds qui pourraient être opérés à seulement 30 kilomètres au large du futur parc national des Calanques.

    P. M., Les Echos

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