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Source : "observatoire NASA" Les pluies du 20 et 21 janvier 2014 laissent des "panaches" de boues et de polluants sur des dizaines de kilomêtres, impressionant et inquiétant !
Les récentes intempéries dans le Var et les Alpes Maritimes ont fait comme d’habitude « la Une » des médias pour certains aspects spectaculaires de ce qui n’était dans le fond qu’un simple épisode pluvieux un peu conséquent: éboulements, voitures emportées, habitants en détresse.
Nos amis de « Reporterre » ont bien souligné le caractère si peu « naturel » de cette catastrophe :( http://www.reporterre.net/spip.php?article5287 ) artificialisation des sols, canalisation des ruisseaux, bétonnage … la responsabilité de l’homme est évident, au moins pour l’aggravation d’un phénomène naturel.
De manière connexe, je tiens à attirer l’attention sur un autre aspect, trop peu traité, de ces épisodes pluvieux. : les conséquences désastreuses pour la mer !
Les pluies de ruissellement sont une véritable plaie pour la Méditerranée, d’autant plus que lorsqu’elles sont conséquentes comme à la mi-janvier 2014 sur le sud-est de la France.
On estime que 80% de la pollution de la Méditerranée est d’origine terrestre et produite par l’homme.
Ne sont pas en cause uniquement les communes littorales. Bien en amont, toutes les pollutions terrestres sont recueillies par les cours d’eau des bassins versants.
Il faut bien se mettre dans la tête que tout finit dans la mer :
- les produits utilisés dans l’agriculture, engrais, pesticides..
- les résidus industriels comme les métaux lourds
- les rejets des automobiles : tout ce que crachent les pots d’échappements forme une fine pellicule d’hydrocarbures sur l’ensemble des routes , parkings, surfaces commerciales. Sans oublier les poussières des freins et pneumatiques….
- Les résidus des stations d’épuration – d’autant plus qu’elles débordent souvent en cas de fortes pluies.
- Les limons et particules de terres ne présentent pas de toxicité à proprement dite, mais peuvent avoir des effets négatifs sur les écosystèmes côtiers par étouffement de la flore.
- De manière générale tous les déchets de la civilisation, du débris de plastique au filtre du mégot de cigarette
Qui analyse l’eau en dehors de l’été ? Personne.
Les communes littorales sont souvent confrontées à ces pollutions, mais s’en préoccupent surtout en période estivale et majoritairement pour la pollution bactérienne due aux eaux usées. Les fréquentes interdictions de baignade en pleine période touristique, comme par exemple à Marseille ou La Ciotat , sont du plus mauvais effet ….
Lorsqu’on cherche des analyses de la qualité de l’eau en dehors de cette période de l’année, on ne trouve …. rien !
L’association Surfrider a bien analysé la situation : les normes des eaux de baignade deviennent de plus en plus strictes, mais les analyses sont de moins en moins complètes, exit les polluants chimiques ou les hydrocarbures …..
http://blog.surf-prevention.com/2011/06/14/qualite-eau-de-baignade-nouvelles-normes/
Alors, que faire ?
Il n’y a aucune recette miracle et il sera difficile de revenir en arrière en ce qui concerne le ruissellement. Les autorités prennent lentement conscience du sujet, en imposant par exemple les bassins de rétention d’eau lors de nouvelles constructions d’immeubles ou de lotissements.
La très officielle Agence de l’Eau vient de lancer en janvier 2014 un appel à projets concernant la pollution fluviale :
http://www.eaurmc.fr/pollutionpluviale
Il existe également des dossiers très techniques concernant les ouvrages de protection de la ressource en eau au niveau de la pollution d’origine routière :
http://www.cete-aix.fr/imgarea/Cotita%20CCR%20OUV_PROTEC%20EAUX.pdf
Le clou est le « protocole d’accord européen concernant la pollution terrestre de la Méditerranée » , datant de 1980. Ce protocole est très bien écrit, mais soit insuffisant, soit non-appliqué :
http://new.eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/PDF/?uri=CELEX:21983A0312%2801%29&from=EN
Allons, Mesdames et Messieurs les décideurs, encore un petit effort. !
Mais n’oublions pas que nous aussi, individus polluants à notre petite échelle, sommes également responsables
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